Entre l'Angleterre jeudi et la Croatie dimanche, la Suisse a inscrit trois buts dans cet Euro M21. A chaque fois, Kastriot Imeri a été impliqué.
Une talonnade folle contre l'Angleterre pour mettre Dan Ndoye en bonne position. Un penalty parfaitement frappé pour inscrire le 3-1 contre la Croatie. Avant d'adresser un corner dévié dans son propre but par Kurenovic. Le bilan de Kastriot Imeri à l'Euro est pour l'instant très positif. Surtout, il est pour l'instant le seul à parvenir à débloquer des situations qui s'enlisent dans les rangs suisses.
Le Servettien ne tire pas l'affiche sur lui: «A chaque fois, j'ai profité du travail de l'équipe», estime-t-il modestement. Mais cette talonnade, ce penalty, ce ne sont là pas de la chance? «L'assist pour Ndoye vient de manière un peu instinctive, détaille-t-il. Mais deux minutes avant, j'avais dit à Dan et à Andi (Zeqiri) que l'on marquerait d'en-dehors de la surface. Et là j'avais vu Dan dans mon dos dès le début de l'action...» Un petit trait de magie.
Mauro Lustrinelli ne dira pas le contraire: «Kastriot est un joueur génial. Il peut faire la différence à n'importe quel moment en zone offensive, grâce à sa technique. Il tire bien les coups de pied arrêtés aussi et il apporte une certaine intensité.» Et pourtant, Imeri a débuté les deux premières rencontres comme remplaçant: «quand on prépare un match, il est toujours important de savoir si, sur le banc, on a des joueurs qui pourront faire la différence.»
«L'Euro, une très belle vitrine»
Pas de quoi frustrer le Grenat, très impliqué pour soutenir ses coéquipiers aussi de l'extérieur: «C'est mon état d'esprit et les choix du coach sont ainsi, accepte-t-il. Je ne les ai pas mal pris. La preuve, à chaque fois que je suis entré, j'ai gardé mon implication. Et le coach m'a souvent dit que mon côté offensif était intéressant parce que je peux créer plein de choses. Je pense qu'il me fait confiance.» Au point de lui confier tous les coups de pied arrêtés à son entrée contre la Croatie.
Et le milieu entend bien valoriser chaque entrée en jeu, en se préparant au mieux. A l'instar de cette bonne séance de penalties face au but vide à laquelle il s'est adonné au lendemain d'Angleterre-Suisse à l'entraînement: des essais que le Genevois s'efforçait d'envoyer à l'endroit exact où il a inscrit son penalty dimanche. «Ce travail supplémentaire, c'est quelque chose que je dois faire si j'entends passer une étape importante, atteste-t-il sereinement. Cet Euro constitue une très belle vitrine et avec en étant bon, il peut y avoir quelque chose derrière. Je n'ai jamais caché avoir beaucoup d'ambition.»
A 20 ans et avec déjà 108 matchs professionnels depuis ses débuts en 2017 en Challenge League avec Servette, Kastriot Imeri sait où il veut aller. Il évoque notamment un grand championnat. Cet Euro est une opportunité, une grande. Jusqu'ici le no 17 de la Suisse a parfaitement optimisé un temps de jeu réduit, avant d'affronter le Portugal mercredi dans un match décisif. L'heure de lui faire confiance d'entrée de jeu?