Gibraltar, la dernière venue des victimes expiatoires de l'Europe du football, affrontera à Sion une équipe de Suisse qui n'a d'autre choix que de gagner sur un large score pour non seulement justifier son statut, mais aussi pour calmer les esprits chagrins.
Gibraltar, un des quatorze territoires britanniques d'outre-mer, a disputé 41 matches officiels depuis 2013 et son admission à l'UEFA (2016 à la FIFA). Quarante et une rencontres qui se sont soldées par trente-quatre défaites – la dernière en date jeudi contre le Danemark (6-0). Les amateurs du Rocher ont réussi à gagner quatre fois, contre Malte, la Lettonie, l'Arménie (1-0 à chaque fois) et le Liechtenstein (2-1).
La différence de buts totale du dernier arrivé dans le concert international: -138, soit 14 réalisations pour 152 réussites adverses... Soit une moyenne de 0,3 à 3,7 par rencontre!
Alors, bien sûr, la prudence, le politiquement correct et la volonté de se couvrir pousseront certains à brandir une forme de menace. Un nul 0-0 contre la Slovaquie en 2013 ou des courtes défaites contre Chypre (2-1 et 3-1 en 2017). Mais rien n'y fera: Gibraltar est intrinsèquement LA victime expiatoire du continent, martyrisée 7-0 par la Pologne et l'Irlande en 2014 ainsi que l'Allemagne en 2015, encore fessée 8-1 par les Polonais 6-1 et 6-0 par l'Ecosse en 2015, ou détruite 6-0 et 9-0 par la Belgique lors des éliminatoires du Mondial 2018.
Voilà donc qui est dit: la Suisse doit faire le job contre les amateurs de cet anachronique territoire, paradoxal nain du football mais humiliation géante pour cette Espagne qui le revendique dans le vide. Un exercice dans lequel l'équipe nationale n'a pas toujours été à son affaire.
