Yvon Mvogo XXL La Suisse est un grand pays de gardiens

16.10.2018

La performance XXL d'Yvon Mvogo lundi soir à Reykjavik trois jours après la boulette de Yann Sommer à Bruxelles ne redistribuera pas les cartes au sein de l'équipe de Suisse. Elle vient toutefois confirmer une évidence: la Suisse est un grand pays de gardiens.

Yvon Mvogo ne peut pas lutter à armes égales avec Yann Sommer et Roman Bürki.
Yvon Mvogo ne peut pas lutter à armes égales avec Yann Sommer et Roman Bürki.
Keystone

Entraîneur des portiers de l'équipe nationale, Patrick Foletti n'hésite pas à affirmer que "la Suisse est tranquille pour les dix ans à venir en ce qui concerne ses gardiens."

"Il y a bien sûr Yann Sommer qui est né en 1988 et Roman Bürki qui est de 1990, émunère-t-il. Maintenant, nous avons vu quel était le niveau de Mvogo qui est de la classe 1994 tout comme David Von Ballmoos (ndlr: Young Boys). Et il y a encore deux autres gardiens qui pointe le nez à la fenêtre, Gregor Kobel qui est de la classe 1997 et Anthony Racioppi, qui est né en 1998 et qui est aujourd'hui le no 3 à Lyon et le gardien de notre équipe M20. Cette donne est quelque part cruelle: un seul jouera et les cinq autres seront condamnés à le regarder."

Yann Sommer garde la main

Aujourd'hui, Yann Sommer garde la main. Malgré son erreur sur l'ouverture du score de Romelu Lukaku vendredi en Belgique, le portier du Borussia Mönchengladbach bénéficie toujours de la prime au sortant après sa Coupe du monde réussie. Absent des deux derniers rassemblements de la sélection en raison d'une gêne aux adducteurs, Roman Bürki ne désarme toutefois pas. Il est, en effet, l'un des grands artisans du remarquable début de saison du Borussia Dortmund. Par son niveau tant à l'entraînement qu'en match, le Bernois a tué dans l'oeuf la nouvellle concurrence à laquelle il faisait face avec la venue de Marwin Hitz. Ce même Marwin Hitz a, semble-t-il, perdu sur les deux tableaux. L'ancien portier d'Yverdon n'entre aujourd'hui plus en ligne de compte pour la sélection après son refus d'être le no 3 en Russie.

Ce rôle de no 3 à la Coupe du monde, Yvon Mvogo l'a embrassé à la perfection. "A mes yeux, le statut de troisième gardien dans un tournoi est le plus difficile à assumer, souligne Patrick Foletti. Tu n'as que 0,01 % chance de jouer, mais tu dois tout faire comme si tu allais jouer. Tu dois donc évacuer toute frustration. Yvon y est parvenu. En Russie, il a toujours été au top à l'entraînement. Des entraînements qui furent à chaque fois excellents tant sur le plan de la qualité que de l'intensité. Et surtout, il n'a jamais perdu son sourire. Il a témoigné vraiment d'une très grande classe."

"Le temps était venu qu'il joue"

Patrick Foletti ne voit pas la titularisation d'Yvon Mvogo en Islande comme une simple récompense pour les services rendus en Russie. "Le temps était venu qu'il joue. Point final, lâche le Tessinois. Il a pleinement saisi sa chance. Ce ne sont pas ses arrêts et la qualité de son jeu au pied qui m'ont bluffé à Reykjavik. J'ai été, en revanche, impressionné par la présence qu'il a su dégager tout au long de la rencontre."

Après une première année "blanche" à Leipzig, Yvon Mvogo a obtenu pour sa deuxième saison du temps de jeu en Ligue Europa. Mais en Bundesliga, le Hongrois Peter Gulacsi demeure le no 1 du RB qui occupe la deuxième place du classement. "Je sais qu'Yvon est "programmé" pour être titulaire en Bundesliga la saison prochaine, poursuit Patrick Foletti. Mais j'aimerais qu'il fasse le "match" plus tôt avec Gulascsi. Après cette rencontre en Islande, il doit revenir à Leipzig avec une confiance décuplée et avec l'envie de renverser la table."

Tant qu'il ne sera pas l'indiscutable no 1 du RB Leipzig, Yvon Mvogo ne peut pas lutter à armes égales avec Yann Sommer et Roman Bürki. Mais avec des débuts internationaux couronnés de succès en Islande, qui permettent faut-il le rappeler à l'équipe de Suisse de jouer une finale contre la Belgique le 18 novembre à Lucerne pour l'accession au "Final Four" de la Ligue des Nations, le Fribourgeois a pris date. Demain ou après-demain, il sera vraiment dans la course pour cette place de no 1 qui le fait tant rêver.

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