Agendé ce samedi à Saragosse, le 25e Espagne – Suisse de l'histoire livrera un enseignement majeur. A deux mois de son entrée en lice à la Coupe du monde au Qatar, la Suisse saura si elle joue aujourd'hui un football qui peut coller au discours de Manuel Akanji. Un discours qui n'évoque rien de moins qu'un sacre à Doha au soir du 18 décembre.
Au stade de La Romareda, où le Servette FC de Lucien Favre et d'Alex Frei avait signé en octobre 2001 un 0-0 qui devait lui permettre de poursuivre l'ultime glorieux parcours européen de son histoire, Murat Yakin et ses joueurs affrontent l'une des équipes favorites de la Coupe du monde.
Eliminée aux tirs au but par l'Italie en demi-finale de l'Euro 2021, la Roja est redevenue sous la férule de Luis Enrique une équipe maîtresse de son jeu et qui ne laisse pratiquement aucun espace à l'adversaire. Le 9 juin dernier au Stade de Genève lors du match aller de cette double confrontation, l'Espagne avait parfaitement livré la marchandise. Malgré un sursaut méritoire des Suisses en seconde période, jamais le succès de la Roja, acquis sur une réussite de Pablo Sarabia à la 13e minute, ne fut pas remis en question.
De l'enjeu
Même si la Ligue des Nations ne revêtira jamais l'importance d'un Euro ou d'une Coupe du monde, l'enjeu de la rencontre de samedi est réel. L'Espagne entend prendre les points pour consolider sa première place du groupe avant le choc au sommet de mardi à Braga contre le Portugal.
Battue par la France l'an dernier en finale à Milan, la formation de Luis Enrique accueillerait une non-qualification pour le Final Four comme un frein à son ascension. Quant à la Suisse, il faut obtenir un résultat à Saragosse pour ne pas être reléguée samedi soir déjà si les Tchèques ont la mauvaise idée de battre le Portugal à Prague.
A Saragosse, Murat Yakin devra composer sans son meilleur attaquant, Noah Okafor, contraint de subir une intervention aux dents après avoir marqué en Ligue des Champions contre le Milan AC et Chelsea. Privé de la vitesse du joueur de Salzbourg, le sélectionneur misera sur le même trio présent au coup d'envoi du huitième de finale de l'Euro, composé de Xherdan Shaqiri, Haris Seferovic et Breel Embolo.
Retrouveront-ils à Saragosse la magie qui avait été la leur le 28 juin 2021 à Bucarest? On l'espère mais on peut en douter dans la mesure où Xherdan Shaqiri évolue depuis cette année à Chicago dans un championnat qui n'est pas le plus relevé au monde, et où Haris Seferovic se retrouve déjà au bout du banc de touche de Galatasaray.
Jamais aussi forts
Les questions autour de la condition de Shaqiri et de Seferovic et le souvenir des trois défaites concédées lors des trois premiers matches de cette campagne de la Ligue des Nations n'incitent pas à un optimisme béat. Mais Murat Yakin ne s'avance pas vers cet antépénultième match avant la Coupe du monde sans atout.
Trois de ses hommes de base n'ont peut-être, en effet, jamais été aussi forts. On veut parler de Yann Sommer, auteur le 27 août dernier d'une performance magistrale à Munich contre le Bayern. De Manuel Akanki qui n'a mis que trois matches pour gagner la confiance de Pep Guardiola à Manchester City. Et enfin de Granit Xhaka, l'un des artisans du superbe début de saison d'Arsenal en Premier League. Le gardien, le défenseur et le capitaine peuvent ainsi rêver à un exploit samedi, à une deuxième victoire de l'histoire face à la Roja douze ans après le succès de Durban lors du Mondial 2010 avec ce but de Gelson Fernandes qui est resté dans les mémoires.
ATS