Invité sur "Sport1", Michael Ballack a dressé un bilan intermédiaire de la reprise de la Bundesliga. L'ancien capitaine de la Mannschaft en a également profité pour évoquer le Borussia Dortmund et Lucien Favre.
A cinq journées du terme de la Bundesliga, plus rien ne semble pouvoir empêcher le Bayern Munich de décrocher un 30e titre de champion d'Allemagne.
Le "Rekordmeister" compte, en effet, sept points d'avance sur son dauphin, le Borussia Dortmund. Un gouffre que les hommes de Hans-Dieter Flick ont creusé depuis la reprise du championnat. Retraité depuis 2012, Michael Ballack (43 ans) a évoqué les tendances qui se sont dégagées après la pause due à la pandémie de coronavirus.
Homme avisé, l'ancien joueur de Kaiserslautern, du Bayer Leverkusen et du Bayern Munich estime que les matches disputés à huis clos sont bénéfiques pour certaines équipes.
"Il était clair pour moi que les équipes les plus fortes individuellement auraient un avantage si le match se jouait sans spectateurs", a d'abord expliqué l'ancien international allemand (98 sélections, 42 buts) lors d'un entretien accordé à "Sport1".
"Quand les choses se compliquaient, on ne les voyait plus"
Quadruple champion d'Allemagne, le natif de Görlitz a également reconnu que certains joueurs - au mental friable - avaient davantage l'occasion de briller durant cette période particulière.
"On peut dire que les matches à huis clos ont, pour l'un ou l'autre professionnel, un caractère d'entraînement. Le joueur en question est alors plus confiant car la pression est moindre. Cette dernière les inhibe souvent lorsqu'il y a des dizaines de milliers de spectateurs. Ces soi-disant champions du monde de l'entraînement existaient toutefois déjà avant. Ils faisaient des miracles à l'entraînement, mais quand les choses se compliquaient le week-end, on ne les voyait plus", a taclé l'ex-milieu de Chelsea.
Sur sa lancée, Michael Ballack s'est ensuite tourné vers le Borussia Dortmund et s'est interrogé sur les perpétuelles spéculations autour de l'entraîneur.
"La question cruciale est la suivante: quel coach du BVB peut non seulement continuer à développer une équipe, mais aussi apporter en permanence des émotions avec du grand football et transmettre cet enthousiasme au sein et autour du club?", a demandé le meilleur joueur du pays en 2002, 2003 et 2005. Pour lui, le Vaudois Lucien Favre ne coche ainsi pas toutes ces cases.
"Favre n'est pas un entraîneur comme Klopp"
"Il n'est pas un entraîneur comme Jürgen Klopp. Thomas Tuchel était plutôt comme ça. C'était un type expressif qui montrait aussi des émotions face à la caméra. Favre est un grand professionnel, qui semble très calme, et dont on peut difficilement le faire sortir de sa réserve. Les gens ont donc du mal à saisir un tel type d'entraîneur. Il est donc particulièrement important qu'un formateur comme Favre bénéficie d'un soutien particulier", a nuancé l'ancien capitaine de la Mannschaft.
Avant d'exposer les atouts du technicien suisse. "Il est très bon dans ce qu'il fait, notamment d'un point de vue technique et il est très calme en public. Vous savez, en interne, vous devez toujours faire preuve d'unité et de conviction à Dortmund. Si je le garderais? Seuls les responsables peuvent juger si un entraîneur convient ou non. Vous êtes proche de l'équipe et vous le ressentez."
Une chose est sûre, il semble pour l'heure difficile de prédire l'avenir de Lucien Favre tant les avis changent rapidement à Dortmund.