Une Coupe du monde à 48 équipes dès 2022 au Qatar ? C'était prévu seulement à partir de 2026, pour le tournoi co-organisé par les Etats-Unis, le Mexique et le Canada, mais l'Histoire devrait s'écrire en accéléré ce vendredi à Miami.
Réuni sous le soleil de Floride, le Conseil de la FIFA, gouvernement du foot mondial, doit valider les conclusions de l'étude de faisabilité pour élargir le format de l'épreuve reine, organisée dans trois ans par le petit émirat gazier. Un vote de principe est pressenti. La décision finale sera prise au Congrès à Paris en juin où le nom d'un éventuel pays co-hôte sera annoncé.
Pour passer de 64 rencontres (dans un format à 32 équipes) à 80, des matches devront être disputés en dehors du Qatar, dans un pays voisin. Problème. «Aucun pays n'est favori, assure une source proche de la FIFA. Cinq pays peuvent se manifester: Bahreïn, le Koweït, l'Arabie saoudite, Oman et les Emirats arabes unis».
La situation géopolitique dans la région ne joue pas en faveur du Qatar, soumis à un blocus qu'imposent Bahreïn, l'Egypte, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis. «L'implication de ces pays dans l'organisation du tournoi conjointement avec le Qatar implique la levée de ce blocus, en particulier la levée des restrictions sur les mouvements de personnes et de biens», souligne d'ailleurs l'étude de faisabilité.
Revenus alléchants
Mais le processus est enclenché. La trentaine de membres du Conseil se prononcent vendredi sur «les conclusions de l'étude de faisabilité selon lesquelles une Coupe du monde à 48 au Qatar en 2022 est possible si un ou des pays voisins accueillent des matches», selon un document transmis aux membres et que l'AFP a pu consulter.
Puis ils doivent accepter de confier conjointement à la FIFA et au Qatar le soin de «soumettre au Conseil et au Congrès de la FIFA une proposition d'expansion à 48 équipes avec une ou plusieurs nations co-hôtes», ajoute le document.
La décision finale, qui devrait à coup sûr entériner le vote de principe de Miami, reviendra donc au Congrès qui rassemble les 211 fédérations membres et se réunira le 6 juin à Paris.
Le résultat du vote de vendredi fait peu de doute. A l'appui d'une longue campagne menée par le patron de la FIFA, Gianni Infantino, l'étude de faisabilité consultée par l'AFP, assure qu'une Coupe du monde au Qatar avec 48 équipes au lieu de 32 générerait «entre 300 et 400 millions de dollars de revenus supplémentaires».
Dans le détail, la FIFA table sur 120 millions de dollars supplémentaires de droits TV, 150 millions de dollars en droits marketing et 90 millions de dollars en billetterie.
Des spécialistes du marketing et des droits TV se disent cependant «sceptiques» sur les prévisions «optimistes» de la FIFA concernant ces revenus supplémentaires.