C'est maintenant ou jamais. Lyon joue son avenir en Ligue des champions mercredi face au Shakhtar Donetsk, dans un dernier match de groupe délocalisé à Kiev. Un nul est synonyme de 8e de finale.
Le club français est en bonne position pour se qualifier, ce qui serait une première depuis 2011/2012 et son élimination, à ce stade de la compétition, par les modestes Chypriotes de l'APOEL Nicosie.
Pour retrouver la petite musique de la Ligue des champions en février, les Lyonnais doivent au moins ramener un match nul du stade olympique de Kiev.
Mais si la situation de l'OL semble a priori confortable, du moins d'un point de vue comptable, ses performances en dents de scie, le contexte pesant du déplacement en Ukraine et l'état de forme de ses meilleurs joueurs invitent à la mesure.
D'autant que le Shakhtar de Junior Moraes, double buteur à l'aller (2-2), peut lui chiper in extremis la deuxième place qualificative du groupe derrière le leader Manchester City, en cas de victoire.
Géopolitique et "gilets jaunes"
La préparation du dernier match de poule a été rendue compliquée par la crise géopolitique entre Kiev et Moscou, qui a contraint l'UEFA à déplacer tardivement dans la capitale ukrainienne la rencontre initialement prévue à Kharkiv.
Le Shakhtar, club de Donetsk, joue ses matches "à domicile" à Kharkiv, située près de la frontière russe, mais cette ville est passée sous le coup de la loi martiale introduite récemment après un incident diplomatique avec Moscou.
Le report du match de championnat prévu samedi dernier à Toulouse, en lien avec le mouvement "gilets jaunes", a également bouleversé le calendrier de l'OL avant son déplacement européen crucial.
Lyon n'avait pourtant pas besoin de ça pour être déstabilisé, après des dernières prestations indigentes en Ligue 1 qui ont contraint les dirigeants rhodaniens à tirer la sonnette d'alarme.
"Je pense qu'on est un groupe irresponsable", a soufflé l'entraîneur Bruno Genesio la semaine dernière, après une déconvenue contre Rennes (défaite 2-0) qui faisait suite à une frayeur contre Lille (2-2, après avoir été mené 2-0).
Son patron a été plus loin. "C'est inquiétant", a lancé Jean-Michel Aulas, comme pour secouer ses joueurs. "Nous allons essayer de remettre les choses en ordre avant d'affronter Donetsk, un match considérable en termes d'enjeu, d'image et de conséquences économiques".
La qualification pour les huitièmes de finale représente en effet une manne financière de premier plan, "au minimum 8 millions d'euros" selon le président de l'OL, cité par le site du journal Le Progrès. Un peu plus en réalité: L'UEFA, en juin, indiquait qu'un club qualifié pour les 8es de finale toucherait 9,5 millions d'euros.