Une année après son intronisation, Ludovic Magnin vivra ce jeudi au Letzigrund un moment qui comptera: ce match aller des seizièmes de finale de l'Europa League peut permettre au jeune entraîneur vaudois de marquer les esprits.
«Ce match n'est pas le plus important de ma carrière d'entraîneur, tempère toutefois l'ancien défenseur international. La finale de la Coupe de Suisse contre les Young Boys l'an dernier fut cruciale. Elle m'a apporté du crédit !» Il a su le renforcer cet automne avec un parcours remarquable en phase de poules qui a permis au FCZ de passer l'hiver au chaud sur le front européen pour la première fois depuis onze ans et de défier ainsi le Napoli de Carlo Ancelotti. «Avec la venue du Napoli, nous récoltons les fruits de notre travail, poursuit Ludovic Magnin. Mais nous avons encore l'ambition de gêner une autre grande équipe d'Europe après notre victoire face au Bayer Leverkusen.»
Candidat déclaré à la victoire de cette Europa League, le Napoli semble, sur le papier, intouchable. Deuxième meilleure équipe d'Italie derrière la Juventus, la formation de Carlo Ancelotti est restée sur le quai dans le passionnant duel à trois qui l'avait opposée en phase de poules de la Ligue des Champions au Paris Saint-Germain et à Liverpool. Sans une égalisation miraculeuse d'Angel Di Maria à la 94e minute au Parc des Princes, le Napoli n'aurait jamais été reversé en Europa League.
Rendre possible l'impossible
Ce match se disputera à guichets fermés, une «première» pour le FCZ depuis la venue du Bayern Munich lors des barrages de la Ligue des Champions en août 2011. L'ambiance merveilleuse espérée pour cette rencontre peut transcender les joueurs de Ludovic Magnin. «Ils doivent dépasser leurs limites, glisse leur entraîneur. Ce n'est qu'ainsi que l'on pourra croire à la victoire.» Ludovic Magnin s'est efforcé d'inculquer à ses joueurs que l'impossible est possible comme en mai dernier avec cette victoire en finale de la Coupe de Suisse sur la pelouse synthétique de l'ogre bernois. «Nous sommes clairement les outsiders de cette rencontre, insiste Ludovic Magnin. La pression ne sera pas sur nos épaules. J'espère que nous trouverons le relâchement nécessaire.»
Avec Dries Mertens, Lorenzo Insigne, Jose Callejon, Allan et Kalidou Koulibaly, Carlo Ancelotti alignera sur la pelouse du Leztigrund des joueurs de classe mondiale. Toutefois, le Napoli accuse une certaine médiocrité ces dernières semaines à l'extérieur. Il a été tout simplement incapable de marquer le moindre but lors de ses cinq dernières rencontres loin de ses bases. Le 0-0 concédé samedi dernier à Florence a suscité ainsi bien des critiques. Les deux points lâchés face à la formation d'Edimilson Fernandes ont non seulement brisé le rêve d'une improbable remontada sur la Juventus en championnat mais a aussi traduit une certain malaise sur le plan du jeu. Ce jeudi au Letzigrund, c'est donc une équipe en quête de rachat qui se présentera devant le FC Zurich. Et Ludovic Magnin le sait: ce n'est pas une bonne nouvelle.