L'équipe de Suisse a rejoint l'Espagne, qu'elle doit affronter en Ligue des nations samedi (20h45). Et elle a embarqué avec elle Xherdan Shaqiri sans savoir si celui-ci pourra jouer.
Xherdan Shaqiri a donc fait le déplacement de Madrid, et c'est déjà une nouvelle en soi. Le feuilleton se veut désormais à rebondissements et il est encore dur de deviner comment il se terminera. Une chose est en tout cas certaine: le Bâlois n'est pas ou plus positif au coronavirus et cela change à peu près tout à l'affaire.
Comme cela avait été laissé entendre mercredi peu avant le match amical contre la Croatie (défaite 2-1 de la Suisse), le second test effectué par le joueur de Liverpool s'est avéré négatif. «Le premier test positif était dû à une contamination antérieure, a expliqué le médecin Martin Maleck dans une interview diffusée par l'ASF. Nous avons la garantie à 100% qu'il n'est pas contagieux, c'est pourquoi nous avons décidé après des discussions avec les autorités sanitaires locales de le réintégrer à l'équipe.»
Pression sur l'UEFA
Il n'y a donc plus qu'un seul cas positif dans la délégation suisse: Manuel Akanji, lequel est asymptomatique. Mis à l'isolement, il doit lui aussi se soumettre à des tests supplémentaires qui diront si sa situation est similaire à celle de Shaqiri. En attendant, le défenseur du Borussia Dortmund est resté en Suisse et il ne jouera pas contre l'Espagne samedi. Il faut espérer qu'il sera le seul, sachant qu'une nouvelle salve de tests est prévue ce vendredi.
Mais qu'en est-il de Shaqiri? Puisque négatif, il n'y a pas de raison qu'il ne puisse pas être éligible pour cette rencontre capitale. Sauf que la décision dépend de la commission de santé de l'UEFA. Seule cette dernière peut statuer sur sa présence ou non dans l'équipe de Vladimir Petkovic samedi soir.
Il va sans dire que l'ASF entend bien voir le meneur de jeu pouvoir être aligné au Stade Alfredo Di Stefano et c'est aussi dans cette idée-là qu'elle n'a pas hésité à embarquer le joueur aux 82 sélections avec elle. Moyen bien sûr de mettre la pression sur la confédération européenne, d'autant plus que son entrée sur le territoire espagnol lui est autorisée.
La sentence de l'UEFA ne sera pas innocente. Et surtout parce qu'il s'agit de Xherdan Shaqiri. Ce dernier a beau n'avoir pris part en tout et pour tout qu'à 75 minutes de Coupe de la Ligue sous le maillot de Liverpool depuis le début de saison, son rayonnement en équipe de Suisse est bien différent.
Des incertitudes existent évidemment quant à son état de forme, mais il y a fort à parier que s'il est présent et disponible, Petkovic aura bien du mal à ne pas l'aligner d'entrée. Les plans ne sont alors pas les mêmes, bien que le sélectionneur ait appris à son équipe à jouer sans lui depuis sa dernière apparition il y a plus d'un an lors du Final Four de la Ligue des nations au Portugal.
Une défaite sans trop d'impact
Quoiqu'il en soit, il faut penser que la Croatie pèsera très peu dans la balance, lorsque le Mister devra faire ses choix samedi. La Suisse a bien sûr perdu, enchaînant un troisième match sans victoire depuis la reprise du mois dernier. Mais cela est surtout préoccupant en vue des qualifications pour la Coupe du Monde 2022.
L'équipe nationale risque en effet de payer cette défaite par une «relégation» dans le deuxième pot, qui lui ferait perdre son statut de tête de série. Et qui l'exposerait à une adversité de choix.
Ce sont là des problématiques futures. Car le présent propose déjà des défis du même acabit. Et il y a fort à parier que le principal enseignement de cette rencontre est que les cadres de l'équipe nationale ne se remplacent pas si facilement.
«La Croatie a mérité sa victoire et on a pu constater la différence entre les deux équipes au vu des joueurs qui sont entrés en jeu», notait Petkovic mercredi soir. Quand Simon Sohm ou Cedric Itten faisaient leur apparition côté suisse, les vice-champions du monde inséraient Luka Modric et Ivan Perisic.
«Dans l'ensemble, l'impression est positive, relevait toutefois le sélectionneur. En début de match, nous avons été très bons et sûrs de nous, de notre jeu.» C'est une réalité, et la présence de Granit Xhaka n'y était pas étrangère. Le capitaine de l'équipe de Suisse, comme contre l'Ukraine et surtout l'Allemagne en septembre, s'est comporté tel le patron qu'il est, en organisant toutes les sorties de balle et en donnant de la voix sur les mouvements défensifs.
Le milieu d'Arsenal est un cadre intouchable pour la stabilité de cette équipe et sa sortie à la pause était une bonne manière de le garder au frais pour les échéances qui s'enchaînent samedi, puis mardi en Allemagne.
Il n'est pas le seul à avoir été ménagé: Ricardo Rodriguez et Admir Mehmedi n'ont également disputé qu'une mi-temps, Fabian Schär est sorti à l'heure de jeu et Yann Sommer, Nico Elvedi, Silvan Widmer et Haris Seferovic sont restés dans les tribunes. Il fait peu de doutes qu'ils auront tous un rôle important à jouer samedi. Et pour les accompagner? Tout dépend de la présence ou non de Shaqiri.