Genève
Nous y voilà enfin ! A la fois aussi espérée que redoutée, la finalissima du groupe B du tour préliminaire de la Coupe du monde 2018 aura bien lieu ce mardi à Lisbonne.
Dans un tour préliminaire pauvre en grandes affiches - à l'exception bien sûr du duel entre l'Espagne et l'Italie dans le groupe G -, l'affrontement entre les Champions d'Europe en titre, condamnés à gagner pour se qualifier directement pour la Russie, et cette équipe de Suisse qui ne perd plus depuis quinze matches promet énormément.
C'est tout simplement l'heure de vérité qui sonnera pour l'équipe de Vladimir Petkovic. Dans un stade de la Luz comble et face à l'un des deux meilleurs joueurs au monde, la Suisse passera en quelque sorte le test ultime. Elle s'avance vers ce rendez-vous forte des neuf victoires remportées lors des neuf premiers matches de cette campagne de Russie. Samedi à Bâle, elle a réussi une véritable démonstration devant la Hongrie grâce notamment à la verve de deux remplaçants que l'on n'attendait pas à pareille fête, Steven Zuber et Fabian Frei qui sont devenus les treizième et quatorzième buteurs suisses de ce tour préliminaire.
Une tâche immense
"Nous chercherons à imposer notre jeu à Lisbonne", promet Vladimir Petkovic. Un jeu basé sur la possession sous la régie d'un remarquable Granit Xhaka et un jeu que peut, que doit, éclairer un formidable soliste en la personne de Xherdan Shaqiri. Toutefois, la tâche qui est proposée au Suisse mardi à Lisbonne est immense. Elle doit ne pas perdre contre une équipe qui a, l'an dernier en France, su imposer sa loi dans un Euro 2016 qu'elle a finalement mérité de gagner. Une équipe surtout qui possède l'arme absolue avec Cristiano Ronaldo, l'homme qui a débloqué la situation samedi en Andorre (0-2) quelques jours après avoir rappelé à Dortmund en Ligue des Champions qu'il témoignait toujours de ce sang-froid clinique devant le but.
Curieusement, la Suisse aborde cette finalissima sans grand repère. Les huit derniers matches qu'elle a gagnés le furent contre des équipes - la Hongrie (celle de Bâle, pas celle du match aller de Budapest), Andorre, la Lettonie, les Féroé et la Biélorussie - de deuxième et de troisième rang. Même si le cliché est éculé, il est pertinent: mardi, la Suisse se retrouvera dans la peau d'un coureur du Tour de France qui attaque dès les premiers kilomètres de l'étape les pentes de l'Alpe d'Huez au sortir de huit étapes de plaine.
"Une part d'inconnu"
"Il y aura, ainsi, une part d'inconnu dans cette finalissima, remarque Stéphane Henchoz. Les Suisses vont être plongés d'un seul coup dans un stade en ébullition face à un adversaire d'un tout autre calibre. Comment vont-ils faire face ?" L'ancien défenseur de Liverpool apporte un premier élément de réponse. "Le salut passera par le jeu. La Suisse ne possède pas des joueurs qui peuvent défendre en campant dans leur surface pendant une heure et demie, dit-il. Et dans le jeu, il est presque acquis que des espaces vont se libérer face une équipe condamnée à gagner."
Avant le match de samedi, Vladimir Petkovic avait une idée claire sur le choix des hommes pour mardi soir. Il entendait aligner son équipe type avec Remo Freuler à la place de Valon Behrami. Seulement, avec son doublé et son assist contre la Hongrie, Steven Zuber a peut-être modifié la donne. Le Zurichois de Hoffenheim ne mérite-t-il pas de jouer à la place d'Admir Mehmedi, préservé samedi comme Blerim Dzemaili et Ricardo Rodriguez en raison de la menace d'un second carton jaune ? Le quotidien le plus influent du pays ("Blick") a ouvert tout de suite le débat. Il apparaît légitime,même si l'on voit mal Vladimir Petkovic laisser sur le banc un Admir Mehmedi qui avait inscrit un but fantastique lors du 2-0 du match aller contre le Champion d'Europe.
Retour à la page d'accueil