Quel meilleur bouquet final avant les fêtes? Le Real Madrid et le FC Barcelone veulent faire parler la poudre samedi (13h) dans un clasico politiquement inflammable et sportivement brûlant: soit le leader barcelonais torpille son rival, soit l'équipe madrilène relance la Liga.
Sur fond de crise en Catalogne, le grand duel du football espagnol s'annonce très politique lors de cette 17e journée. Comme l'idée d'un second tour Madrid-Barcelone après le scrutin régional de jeudi, qui a confirmé l'immense division des électeurs catalans sur la question de l'indépendance.
On peut s'attendre à une chaude atmosphère au stade Santiago-Bernabeu, où les drapeaux, espagnols et catalans, risquent d'être de sortie. Mais le clasico reste le clasico, un rendez-vous centenaire que personne, pas même les séparatistes les plus farouches, n'imagine voir disparaître.
"L'ambiance sera bonne, je n'ai pas de doute là-dessus", a dédramatisé l'entraîneur barcelonais Ernesto Valverde.
La Liga se joue souvent là, dans ces sommets où tout peut arriver, où la forme du moment compte très peu, où le Real, meilleure équipe de 2017, affronte le Barça, meilleure équipe des cinq premiers mois en Championnat d'Espagne.
"Ce match sera sans doute le plus difficile de la saison, parce que les matches Barça-Real sont toujours des matches beaux et difficiles. Mais c'est ce qui nous plaît", a lancé Zinédine Zidane, l'entraîneur du Real.
Ronaldo-Messi, des comptes à régler
Sur le plan comptable, son équipe a le plus à perdre: seulement quatrième (31 pts, un match de moins), elle pourrait perdre pied définitivement avec une défaite, qui la reléguerait à 14 longueurs du Barça (1er, 42 pts). A l'inverse, un succès réduirait l'écart à 8 points.
"J'espère que nous allons battre Barcelone pour que la Liga reste ouverte", a lancé l'attaquant-vedette madrilène Cristiano Ronaldo.
"En gagnant, nous pourrions creuser un écart important", a rétorqué son rival barcelonais Lionel Messi. "Et il est clair que ce serait beau de finir l'année sur une victoire."
Ces deux-là ont des comptes à régler depuis que Ronaldo a rejoint Messi en obtenant début décembre un cinquième Ballon d'Or.
C'est l'heure pour le Portugais (32 ans) et l'Argentin (30 ans) de se départager: ils comptent chacun 53 buts inscrits entre club et sélection en 2017. Marquer samedi, ce serait déjà prendre date en vue de la Coupe du monde 2018.
Sur l'année écoulée, c'est Ronaldo qui a l'ascendant avec cinq trophées remportés sous le maillot du Real. Soit la meilleure année civile de l'histoire du club merengue, qui semble connaître avec Zidane un âge d'or: huit titres sur dix possibles depuis janvier 2016.
Mais la "Maison blanche" a connu un petit contrecoup à partir de septembre, quand précisément le Barça relevait la tête.
Horaire adapté à l'Asie
L'équipe entraînée par Ernesto Valverde a certes perdu Neymar en août mais elle y a gagné une belle solidité: après 24 matches d'invincibilité, sa dernière défaite toutes compétitions confondues remonte... à un clasico disputé en août en Supercoupe d'Espagne au Bernabeu (2-0).
D'un match à l'autre, le Barça espère démontrer qu'il a bien mûri avec Valverde. Et deux mois avant d'affronter le Paris SG en huitièmes de Ligue des champions, le Real de Zidane veut de son côté prouver qu'il a enfin lancé sa saison après avoir récemment conservé sa couronne au Mondial des clubs.
C'est ce trophée qui a provoqué la polémique de la semaine: les Madrilènes ont réclamé à leurs adversaires un "pasillo", traditionnelle haie d'honneur d'avant-match, mais les Barcelonais ont refusé.
Quoi qu'il en soit, cette confrontation entre stars de la planète foot promet du beau spectacle. Et le match de clubs le plus regardé au monde (650 millions de téléspectateurs) s'est offert une exposition accrue avec un horaire adapté au marché asiatique.
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