Désormais assigné à résidence, le hacker Rui Pinto, à l'origine des révélations des «Football Leaks» et des «Luanda Leaks», a manifesté sa volonté de coopérer avec la justice portugaise. Rui Pinto «a changé de posture» et «se montre disposé à collaborer avec la justice» estime, ainsi, la juge en charge du dossier.
La juge a justifié en outre sa décision par le fait que le risque de fuite de Rui Pinto était limité «dans la mesure où les frontières sont actuellement soumises à des contrôles élevés en raison de la pandémie» de Covid-19. Elle a aussi souligné que le hacker devait «bénéficier, comme tout autre citoyen, des meilleures conditions possibles pour rester en bonne santé et en sécurité».
Rui Pinto, arrêté en Hongrie et extradé vers son pays il y a un peu plus d'un an, est sorti de détention provisoire pour être assigné à résidence avec l'interdiction d'accéder à internet. Présenté par ses défenseurs comme un lanceur d'alerte, le hacker doit être jugé pour tentative d'extorsion, pour avoir tenté de faire chanter le fonds d'investissement Doyen Sports et divers délits informatiques liés aux fuites dites «Football Leaks» qu'il a organisées à partir de fin 2015.
Les révélations des «Football Leaks» ont conduit à l'ouverture de procédures judiciaires en France, en Espagne, en Belgique et en Suisse et restent à ce jour la plus importante fuite d'informations sur les coulisses du ballon rond.
En janvier, Rui Pinto a revendiqué être également à l'origine des «Luanda Leaks», une fuite de 715'000 documents compromettants pour la milliardaire angolaise Isabel dos Santos, fille de l'ancien président José Eduardo dos Santos.
Ancienne dirigeante de la compagnie pétrolière nationale Sonangol et toujours à la tête d'une kyrielle de sociétés, Isabel dos Santos est soupçonnée de fraude, détournement de fonds et blanchiment d'argent par la justice de son pays, qui a gelé ses avoirs en Angola et réclamé son extradition.