Genève
par Julien Pralong, Andorre-la-Vieille
Acquise dans la douleur samedi, la victoire 2-0 du Portugal en Andorre n'était qu'une rampe de lancement vers cette finale tant espérée du groupe B des éliminatoires du Mondial 2018. Et pour le sélectionneur Fernando Santos, l'issue ne fait aucun doute: "Nous allons gagner!"
"Il est temps d'inverser les cycles, détaille le technicien. Nous avons commencé par une défaite et avons ensuite gagné huit matches. La Suisse a remporté ses neuf premiers matches et terminera sur une défaite! Il ne s'agit nullement de revanche, il s'agit simplement de gagner ou de gagner. Et je crois beaucoup en notre succès."
Les champions d'Europe peuvent prétendre le contraire, mais la défaite 2-0 à Bâle en ouverture de ces éliminatoires leur reste encore en travers de la gorge. Ainsi, l'opportunité qui leur est offerte - ou plutôt qu'ils ont rendue possible - est déjà perçue comme une forme de soulagement ou de victoire. João Mario: "Nous avons dû courir après la Suisse tout le long de ces qualifications... Or, maintenant, nous pouvons passer devant elle."
A voir la détermination dans ses yeux, à la sortie de la zone mixte de l'Estadi Nacional d'Andorre-la-Vieille un peu moins d'une heure après la rencontre, le milieu de terrain de l'Inter Milan donne l'impression de vouloir en découdre immédiatement avec Vladimir Petkovic et ses joueurs. "Tout le monde au pays sait l'importance de cette partie. Le stade va être plein et cela fera également la différence. Nous n'avons pas lancé notre campagne de la meilleure des manières possibles, mais nous arrivons à ce match décisif avec d'excellentes perspectives."
Et, surtout, avec Cristiano Ronaldo, le grand absent du match aller en septembre 2016 (il était blessé). Un capitaine une nouvelle fois décisif, auteur du premier but contre Andorre à la 63e, son quinzième de la campagne (à égalité avec le Polonais Robert Lewandowski, un record dans la compétition).
CR7, laissé sur le banc de peur qu'il soit averti et, donc, suspendu mardi contre la Suisse, a totalement changé le visage palot de son équipe dès son entrée en jeu à la pause. "Il fallait que je fasse appel à lui, explique Fernando Santos, et tout est allé mieux par la suite." Ronaldo, particule de lumière source de vie pour une Seleção qui veut illuminer la Luz mardi.
Le sélectionneur détaille le processus qui l'avait amené à se passer de son leader. "J'ai beaucoup hésité. Cristiano n'est pas arrivé dans les meilleures dispositions physiques, il n'a pas pu s'entraîner à 100% lors des deux premières séances, et puis il y avait cette histoire de carton jaune et, aussi, la problématique du terrain synthétique... Ce sont des choix compliqués et je comprends qu'on puisse les discuter. Mais j'ai opté pour ce que j'ai considéré être la meilleure option."
Le sélectionneur a finalement eu l'excellente idée de ne pas s'entêter, constatant que son Portugal "manquait de dynamisme" et "n'était pas à son niveau habituel". Rien d'étonnant cela dit: comment une équipe qui aligne d'ordinaire Cristiano Ronaldo pourrait-elle être exactement de même valeur en laissant CR7 sur le banc? D'ailleurs, la seule des neuf rencontres que l'attaquant du Real Madrid n'a pas disputée dans cette campagne est la première au Parc Saint-Jacques, avec les conséquences que l'on sait...
"C'est le meilleur joueur au monde, évidemment qu'il fait la différence!", réagit André Silva, le buteur du 2-0 à la 86e. S'il n'affiche pas des statistiques aussi impressionnantes que son capitaine, l'attaquant de l'AC Milan en est tout de même à huit réalisations, comme le Suédois Marcus Berg, n'étant surpassé que par Ronaldo, Lewandowski et le Belge Romelu Lukaku (10). Pas mal du tout pour un joueur de 21 ans n'ayant porté le maillot national que seize fois.
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