Scandale à la FIFA
Scandale à la FIFA: Infantino dans la tourmente

ATS

10.3.2020

Le président de la Fifa, Gianni Infantino, qui aurait cherché à obtenir de la justice des informations confidentielles en juillet 2015 avant même son élection, «n'a demandé à personne» de rencontrer le Procureur général, a réagi mardi l'instance.

Gianni Infantino est directement visé par le rapport de l'Autorité de surveillance du parquet suisse.
Gianni Infantino est directement visé par le rapport de l'Autorité de surveillance du parquet suisse.
Keystone

Selon un rapport de l'Autorité de surveillance du parquet suisse (AS-MPC) cité samedi par le journal Le Monde et que l'AFP a obtenu, un proche d'Infantino aurait cherché à obtenir des informations confidentielles relatives à une enquête visant l'instance, en juillet 2015, sept mois avant l'élection de l'Italo-Suisse à sa présidence.

M. Infantino «n'a demandé à personne de rencontrer le Procureur général de la Confédération et/ou son équipe en 2015 ou à tout autre moment avant cela», a réagi la Fifa dans un communiqué transmis à l'AFP.

«De plus, ajoute la Fifa, en juillet 2015, Gianni Infantino n'avait pas l'intention de se présenter à la présidence de la FIFA et soutenait pleinement la candidature de Michel Platini», ensuite suspendu.

Pour la Fifa, ce rapport de l'Autorité de surveillance du MPC «contient une théorie du complot inventée» impliquant M. Infantino.

Une rencontre pour "le compte de M. Infantino"

Selon le rapport de l'AS-MPC, M. Infantino, «avait intérêt à se renseigner pour savoir si les procédures n'étaient pas dirigées contre lui».

Ce dernier «envisageait alors une candidature à la présidence de la Fifa et avait intérêt à se renseigner pour savoir si les procédures Fifa (...) étaient dirigées contre» deux «concurrents directs pour la présidence», dont les noms ont été biffés.

Selon le rapport, une rencontre entre le procureur général suisse Michael Lauber, chargé de l'enquête sur le scandale de corruption à la Fifa, et le premier procureur du Haut-Valais Rinaldo Arnold, un ami de M. Infantino, s'est déroulée le 8 juillet 2015.

Pour l'organe de contrôle, M. Arnold «avait une raison d'obtenir des informations pour le compte de M. Infantino», qui se serait pour sa part montré «dès avant son élection, très reconnaissant envers M. Arnold».

"Montrer sa volonté de coopérer aux enquêtes"

La révélation de la rencontre du 8 juillet 2015 pourrait donc renforcer l'hypothèse d'une collusion entre le président de la Fifa et le ministère public suisse.

Mais pour la Fifa, si M. Infantino une fois élu a bien rencontré M. Lauber, c'était «pour montrer sa volonté, ainsi que celle de la Fifa, de coopérer aux enquêtes concernant ce qui s'était passé à la Fifa avant son arrivée à la tête de l'organisation».

La semaine dernière, M. Lauber a été sanctionné d'une baisse de salaire de 8% pendant un an, pour avoir «contrevenu à plusieurs devoirs de fonction», en rencontrant à trois reprises M. Infantino alors qu'il était chargé de l'enquête sur les soupçons de corruption au sein de la Fifa.

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