Malgré la clôture de l'enquête le visant, l'ancien président de la FIFA Sepp Blatter est accablé par un nouveau rapport, obtenu mercredi par l'AFP. Ce dernier affirme que les soupçons à l'encontre de l'ex-dirigeant suisse "étaient bien fondés".
Alors que l'enquête à son encontre avait été close en avril par le Ministère public de la Confédération (MPC), Sepp Blatter est à nouveau accablé pour un rapport de police. En effet, cette expertise - obtenue mercredi par l'Agence France-Presse (AFP) - assure que les soupçons de "gestion déloyale" visant l'ancien président de la FIFA (entre 1998 et 2015) "étaient bien fondés".
Le Suisse de 84 ans était accusé par la MPC d'avoir signé un "contrat défavorable à la FIFA" avec l'Union caribéenne de football (CFU), présidé alors par Jack Warner. Depuis le dirigeant trinidadien a été radié à vie par la plus haute instance du football mondial de toutes activités liées au monde du ballon rond et a été inculpé pour corruption par la justice américaine.
Ce contrat - rompu en 2011 - octroyait les droits télévisés des Coupes du monde 2010 et 2014 à la CFU pour 600'000 dollars (585'000 francs suisses), une somme jugée en-deçà du prix du marché. Selon le rapport finalisé entre décembre 2019 et janvier 2020, "M. Blatter a davantage agi pour les intérêts de M. Warner que pour ceux de la FIFA".
Sepp Blatter: "Je n'ai été interrogé ni sur un cas ni sur l'autre"
"En ne faisant pas valoir une réclamation de la FIFA contre la CFU lorsqu'il a pris connaissance du montage illicite de sous-licence, M. Blatter a accepté que M. Warner s'enrichisse donc illicitement aux dépens de la FIFA", est-il encore précisé. Par ailleurs, les enquêteurs ont ajouté que, en raison de "l'inaction de M. Blatter contre la CFU ou M. Warner, la FIFA a subi un préjudice d'un montant atteignant 3,78 millions de dollars", à savoir 3,7 millions de francs suisses.
Néanmoins, la MCP avait annoncé il y a quelques semaines ne pas vouloir poursuivre Sepp Blatter dans cette affaire. Le natif de Viège est en revanche toujours sous le coup d'une procédure pénale concernant le paiement controversé de deux millions de francs à Michel Platini, alors président de l'UEFA, en février 2011.
Contacté par l'AFP mercredi, le Haut-Valaisan n'a pas souhaité s'attarder sur le sujet. "Cette procédure concernant le contrat avec la CFU a été ouverte en même temps que celle concernant le paiement à Platini et date de septembre 2015. Depuis lors je n'ai été interrogé ni sur un cas ni sur l'autre", s'est-il défendu.