La Suisse ne participera pas aux quarts de finale de l'Euro M21. Les hommes de Mauro Lustrinelli ont craqué dans leur dernier match de poules mercredi à Ljubljana, largement dominé par le Portugal (3-0).
Cette fois, la marche était trop haute. L'histoire de cette équipe de Suisse des moins de 21 ans s'arrête net, non sans quelques frustrations. Mais elles ne concerneront pas tant la défaite de mercredi soir, face à un Portugal largement supérieur. Le score illustre bien l'écart entre les deux équipes. Il n'y aura donc pas de quarts de finale pour cette sélection qui aura eu le mérite de ramener la formation suisse sur le devant de la scène européenne.
La Suisse savait l'ampleur de sa tâche et la difficulté d'y répondre favorablement. Même si, dans le fond, il y avait de l'idée. Quelques changements, pour donner de la fraîcheur physique et mentale. Le retour de Jankewitz, la titularisation d'Imeri et de Rüegg et surtout l'association Ndoye-Mambimbi à la pointe de l'attaque.
Cela ressemblait quelque peu à l'approche adoptée contre l'Angleterre, lors de la victoire inaugurale. A une différence près: jeudi dernier, la défense helvétique était demeurée invincible, alors qu'elle a mis moins de trois minutes à craquer mercredi.
Une confiance altérée
Un coup franc lointain de Fabio Vieira, dégagé par Bamert mais pas assez loin pour souffler. Vitinha a alors remis la balle dans la surface, et le même Bamert s'est vu devancé par Diogo Queiros qui a trompé Anthony Racioppi. Et forcément, cela a tout changé. Tout ce qu'il ne fallait pas faire contre une aussi séduisante équipe portugaise, dont le losange au milieu n'avait aucune peine à se trouver et à faire parler ses qualités dans l'utilisation du ballon.
Son plan annihilé par l'ouverture du score, la Suisse a aussi vu sa confiance et ses convictions altérées. Bien sûr, il aurait été malvenu de tout changer et, en serrant les lignes, les hommes de Lustrinelli ont fait l'effort de conserver ce retard d'une unité. Lequel demeurait avantageux: l'Angleterre (qui est tout de même éliminée) l'emportant 2-0 contre la Croatie, un simple match nul, donc un petit but, "suffisait" à se qualifier. Les Rougets n'ont pas été loin de l'inscrire, notamment par Dan Ndoye, profitant d'une bonne déviation de Kastriot Imeri (15e). Ou à la 32e, lorsque Toni Domgjoni a totalement manqué son essai à l'intérieur de la surface.
5 minutes pour mettre fin à l'histoire
Comme souvent dans cet Euro, la bande à Lustrinelli aura le droit de regretter son manque d'efficacité. Un but aurait peut-être changé la face du match et laissé croire à l'exploit. Il a vite été rendu impossible, après un premier quart-d'heure de seconde période pourtant énergique mais imprécis de la part des Suisses.
En l'espace de cinq minutes, ceux-ci ont craqué. Après une longue séquence portugaise, conclue par le Barcelonais Trincão (60e), puis une erreur de Van der Werff dont a profité Francisco Conceiçao (65e). L'expulsion de Miro Muheim de la 72e, après deux cartons jaunes pris en trois minutes, est simplement venue un peu plus ternir la prestation suisse.
C'est ainsi, dans un contexte peu flatteur, que s'est conclue la belle histoire de cette génération emmenée depuis plus de deux ans et demi par Mauro Lustrinelli. Pour certains, des volées 1998 et 1999, il s'agissait même de leur dernière apparition sous ce maillot. Pour d'autres (à commencer par les Lotomba et Zeqiri), ce n'était que les ultimes pas dans un football de jeunes. C'est peu dire qu'on se réjouit de les retrouver un jour ou l'autre avec les A.