SFL Transferts: un joyeux bordel à venir

ATS

29.5.2020

Statu quo. Les clubs de la Swiss Football League (SFL) ont choisi dans une large majorité de reprendre la saison 2019-20 et de conserver le mode de championnat actuel pour la saison suivante vendredi à Berne.

La matinée a été plus productive qu'attendue du côté du Stade de Suisse. Les clubs n'ont pas traîné et moins de trois heures après le début de l'Assemblée générale extraordinaire, la Suisse savait qu'elle rejouerait au football.

Le suspense a été assez vite levé. «L'ambiance a été très respectueuse, malgré des positions différentes», a salué Heinrich Schifferle, président de la SFL. Les clubs de Super League et de Challenge League ont, pour une fois, parlé d'une seule voix ou presque. Ils veulent rejouer et ils rejoueront. Seul deux clubs s'y sont formellement opposés (et une abstention). C'est dire l'intérêt (sportif et économique) que beaucoup avaient à reprendre.

Il en a été de même lorsque la thématique de la formule de la saison prochaine a été mise sur la table. On continue à dix équipes par division. La proposition du Lausanne-Sport pour douze clubs en Super League et huit en Challenge League a été balayée: seulement cinq clubs ont soutenu le projet, contre quatorze oppositions et une abstention.

Après avoir déjà été retoqué il y a un mois, l'élargissement de l'élite a donc de nouveau été rejeté. Fin de l'histoire? Pour le moment du moins. «Nous allons procéder à l'appel d'offres pour les droits TV à partir de la saison 2021 et pour la Super League, il est clair que les acteurs intéressés ont besoin d'être rassurés sur ce qu'ils vont acheter, détaille Claudius Schäffer, directeur général de la SFL. Le format doit être clair pour le futur. Pour la Challenge League en revanche, l'ASF a un groupe de travail qui réfléchit sur toute la pyramide du football suisse, donc cela peut changer.» Le serpent de mer reviendra sûrement, mais pas en 2020-21.

Reprise les 18 et 19 juin

En attendant, cela signifie que dès le football suisse sera de retour dès les 18 (pour la Challenge League) et 19 juin (pour la Super League). A raison de plusieurs matchs par semaine, histoire de placer les treize dernières journées d'ici au premier week-end d'août. Les barrages suivront. La Coupe de Suisse, elle aussi, se terminera après le championnat, en l'espace d'une semaine. En clair, le rideau tombera sur la saison dans le courant du mois d'août.

En théorie. Car il s'agit aussi d'envisager un possible arrêt en cours de saison. Que se passera-t-il dans une telle situation? La SFL, par l'intermédiaire de Claudius Schäfer, n'a pas donné de réponse claire. «Avant tout, il s'agissait de reprendre, mais si on devait s'arrêter, il faudrait rediscuter de tout cela, évacue le CEO de la Ligue. Nous n'avons pas pris de décision pour l'instant.» Pour éviter d'autres discussions sans fin.

Le cas des transferts pas complètement tranché

Car tout n'est pas forcément terminé. Notamment concernant les qualifications de joueurs. La SFL a suivi les consignes de la FIFA: la qualification de nouveau joueur ne sera pas possible avant la fin de la saison. A une exception près: si le joueur en question a perdu son emploi en raison de la crise liée à la pandémie de coronavirus. Concrètement, cela veut dire que le FC Sion ne pourra pas aligner Serey Dié, mais un de ses concurrents peut signer et faire jouer Xavier Kouassi, licencié par le club valaisan au début de la crise.

«Je ne peux pas directement commenter ces deux éventualités, admet Claudius Schäfer. Ce sera à la commission des transferts de juger, mais pour l'instant, je ne peux rien dire.» Des clubs vont-ils tenter d'attaquer le règlement devant les tribunaux? Il ne faut pas l'exclure. «Je ne l'espère vraiment pas, lance le patron de la Ligue. Le verdict a été très clair et démocratique, les clubs l'ont accepté.»

Cela ne met donc pas tout à fait un terme à l'ensemble des débats et discussions. Il n'empêche qu'après trois mois de spéculations en tout genre, le football suisse sait finalement où il va. Et l'ampleur de la majorité ne laisse pas de place au doute: «La décision est claire: nous jouons à nouveau.» Claudius Schäfer et la SFL ont de quoi être satisfaits. Les amateurs de football aussi. Malgré des stades qui resteront vides.

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