La Suisse va devoir retrouver ses atouts offensifs pour boucler favorablement sa campagne de qualification pour la Coupe du monde 2022. Il faudra que les joueurs clé retrouvent la forme dans leur club, pour commencer.
Le penalty raté de Seferovic à Belfast mercredi soir contre l'Irlande du Nord (0-0) a, au fond, constitué la seule occasion de but de la sélection de Murat Yakin. Le constat en dit long sur le manque d'idées, de mouvement et d'efficacité de l'équipe.
La sélection helvétique a raté les quatre derniers penalties qu'elle a obtenus. Au-delà de cette statistique, l'identité de jeu n'est pas encore perceptible après le départ de Vladimir Petkovic. Trois jours n'ont pas suffi à Yakin, depuis le match contre l'Italie de dimanche à Bâle (0-0), pour transformer son schéma plutôt défensif du Parc St-Jacques en un esprit conquérant et tourné vers l'avant.
Pas de plan de jeu
«Nous n'avions pas de plan de jeu», a déploré le milieu de terrain Renato Steffen. Ce dernier, titulaire contre l'Italie, n'a été aligné qu'après une heure de jeu contre les Nord-Irlandais, tout comme Steven Zuber. Mais ces changements n'ont pas permis de faire bouger l'adversaire, solidement campé en défense. Depuis trois matches seulement à la tête de l'équipe, Yakin a visiblement besoin de temps encore pour s'habituer à ses joueurs, et réciproquement.
L'observateur ne peut se défaire de l'impression qu'aucun remplacement n'aurait permis de changer la donne de ce match, en l'absence des artificiers et meneurs patentés. Granit Xhaka, toujours en isolement (mais sans symptômes) après son test positif au Covid-19, Xherdan Shaqiri et Breel Embolo – ces deux derniers à court d'entraînement – apparaissent toujours comme les seuls, en temps normal, capables de faire la différence.
Un chiffre illustre cette remarque: avec 26 buts en équipe nationale, Shaqiri a marqué autant de fois que tous les joueurs alignés à Belfast, si l'on excepte Seferovic et ses 24 buts. «Avec Embolo et Shaqiri en attaque, nous disposerions évidemment de plus de puissance et de génie», a relevé Yakin.
Déficit physique
Les Suisses ont un mois devant eux pour affûter leurs armes en vue du match retour contre l'Irlande du Nord, le 9 octobre à Genève. Il faut espérer que Shaqiri obtienne d'ici là suffisamment de temps de jeu au sein de l'Olympique lyonnais, son nouveau club. Cela vaut aussi pour Breel Embolo à Mönchengladbach et Haris Seferovic à Benfica Lisbonne. Murat Yakin doit donc s'en remettre en bonne partie aux clubs.
La condition physique a laissé à désirer mercredi. Les joueurs, pas assez vifs, n'ont pas su se créer les espaces nécessaires. Le sélectionneur a décidé d'aller observer quelques-uns de ses joueurs ces prochaines semaines dans les clubs. L'issue de la campagne automnale de ces éliminatoires se jouera en grande partie dans les Championnats et les Coupes d'Europe, hors du cadre de l'équipe nationale. Rien ne sera épargné à Murat Yakin pour ses grands débuts.