Des amateurs néo-calédoniens face aux stars de Liverpool? Les joueurs de Hienghène Sport rêvent de cette opposition insensée mais possible lors du Mondial des clubs qui commencera mercredi au Qatar.
Les champions d'Océanie comptent bien profiter de cet «autre monde» dans lequel ils ont débarqué. Drapeau calédonien fièrement étendu, larges sourires et tongs toujours accrochées aux pieds pour certains, les joueurs de Hienghène ont atterri remplis d'espoir à Doha le 30 novembre, qualifiés en vertu de leur victoire en mai en Ligue des champions.
Le club, basé dans la ville éponyme située sur la côte est de la Nouvelle-Calédonie, a tout du Petit Poucet pouvant rêver à l'exploit. Mercredi pour son premier match contre l'équipe locale d'Al Sadd, Hienghène Sport lancera d'une même voix «Koï theen !», sa devise signifiant «jusqu'au bout» en langue kanak.
A l'autre bout du monde, à Nouméa et partout ailleurs sur l'île, ils seront nombreux à se lever tôt pour suivre l'équipe qui les rend fiers. «C'est un honneur de représenter le football pour la Nouvelle-Calédonie mais aussi pour le Pacifique. Le Pacifique va être derrière son écran et derrière nous. L'émotion est grande», s'emballe Félix Tagawa, l'entraîneur tahitien de l'équipe calédonienne. «On n'est pas arrivé là facilement, on a dû travailler. Il faut en profiter au maximum, faire ce qu'il faut pour monter en niveau.»
Finale calédonienne
S'ils sont au rendez-vous de ce tournoi intercontinental annuel, ce n'est en effet pas dû au hasard, ou à une invitation, mais bel et bien à leurs performances sur la pelouse. Le 11 mai dernier, Hienghène Sport a réussi l'exploit de gagner 1-0 la O-League, face à une autre formation calédonienne, l'AS Magenta, devant 7000 spectateurs au stade Numa Daly.
Une première historique pour un club de ce pays. Cette compétition était promise autrefois aux Australiens – jusqu'à ce que ceux-ci ne rejoignent la Confédération asiatique en 2006 – puis aux formations néo-zélandaises, victorieuses des huit éditions précédentes.
Sauf qu'en 2019, pour la première fois, Hienghène, un habitué de la Coupe de France dont il atteint parfois le modeste septième tour (bien avant l'entrée en lice des pensionnaires de l'élite), s'est imposé face à une équipe néo-zélandaise, Wellington (2-0 en avril). Et qu'il se retrouve désormais au Mondial des clubs.
Deux matches à gagner avant les Reds
«Le climat, les grands stades, ça va être un autre monde. Pour nous, ça va être énorme. On va donner tout ce qu'on peut pour gagner cette compétition. Il faut gonfler le mental de chacun de nos joueurs», s'est enthousiasmé Bertrand Kaï, attaquant et capitaine de l'équipe, juste avant de s'envoler pour Doha. Et de souligner: «Il y a beaucoup de fierté. J'ai grandi à Hienghène et je ne m'attendais pas à voir un jour le club de ma ville disputer une compétition planétaire.»
Jusqu'à défier le grand Liverpool? Pour cela, les Néo-Calédoniens ont un barrage à franchir mercredi contre Al Sadd, puis un quart de finale éventuel contre les Mexicains de Monterrey samedi. Avant le rêve d'une possible demi-finale contre les Reds...