Equipe de Suisse Des enseignements et un immense chantier

ATS, par Laurent Ducret

27.3.2024 - 11:03

Des gagnants, des perdants, un nouveau système défensif qui a fait ses preuves et un immense chantier à déblayer en attaque: le rassemblement de mars de l'équipe de Suisse a livré bien des enseignements. Murat Yakin n'a pas perdu son temps.

Sans convaincre pleinement, la Suisse a retrouvé le chemin du succès mardi à Dublin.
Sans convaincre pleinement, la Suisse a retrouvé le chemin du succès mardi à Dublin.
IMAGO/Steinsiek.ch

ATS, par Laurent Ducret

Yvon Mvogo, Fabian Schär, Dan Ndoye et, bien sûr, l'irremplaçable Xherdan Shaqiri s'avancent comme les grands vainqueurs de ce rassemblement. Ils sortent de ces dix jours de vie commune entre La Manga, Copenhague et Dublin avec un statut renforcé.

Yvon Mvogo a démontré qu'il pouvait bien se profiler comme un no 1 fiable dans les buts si les circonstances devaient l'exiger. Fabian Schär a été le défenseur le plus précieux tant à Copenhague qu'à Dublin pour avoir le droit de faire le match avec Nico Elvedi et Ricardo Rodriguez pour les deux places en défense centrale au côté de Manuel Akanji. Quant à Dan Ndoye, il est aujourd'hui le meilleur candidat pour occuper le rôle de piston gauche avec un apport offensif évident qui fait oublier ses quelques largesses.

Indispensable Shaqiri

Match winner à Dublin avec ce coup franc magnifique pour son 30e but en sélection, Xherdan Shaqiri a rappelé que la Suisse ne peut pas vraiment «exister» sans lui. En Irlande, le duo qu'il a formé avec Zeki Amdouni a proposé certaines séquences que l'on n'avait pas vues à Copenhague trois jours plus tôt entre Ruben Vargas et Noah Okafor. Trop brouillon lors de son entrée en jeu à Dublin, ce dernier a perdu des points dans ce rassemblement. Murat Yakin pensait sans aucun doute à lui lorsqu'il évoquait la déception suscitée par quelques performances individuelles.

Celle d'Eray Cömert fut également insuffisante. Sa titularisation à Dublin – alors que l'on attendait plutôt celle de Becir Omeragic – fut la seule erreur commise par le sélectionneur lors de ces deux premières rencontres amicales de l'année. Enfin, Silvan Widmer accuse toujours un certain déficit dans le domaine athlétique après avoir été longtemps blessé cet hiver. «Il doit monter en régime, c'est vrai», admet Murat Yakin, qui bénéficie avec Kevin Mbabbu d'une réelle alternative pour occuper le flanc droit.

Murat Yakin recherche son Schillaci

Le 15 juin à Cologne face à la Hongrie pour son entrée en lice à l'Euro, la Suisse sait qu'elle défendra avec une ligne de trois. Mais elle ne sait pas encore comme elle attaquera pour aller chercher une victoire qui sera impérative. Espéré mais encore bien loin d'être acquis si l'on écoute le discours très prudent de Murat Yakin, le retour de Breel Embolo règlera-t-il tous les problèmes ?

Avec un Xherdan Shaqiri qui ne pourra très certainement pas enchaîner trois titularisations en l'espace de huit jours, Murat Yakin mesure pleinement la «folie» de miser exclusivement sur le joueur de Monaco après sa grave blessure au genou.

«Je ne ferme aucune porte», a rappelé le sélectionneur mardi soir. Du néophyte Dereck Kutesa au «revenant» Haris Seferovic en passant par le futur naturalisé Joël Monteiro, Murat Yakin entend explorer toutes les pistes d'ici le mois de juin. «La forme du moment primera, dit-il. Les premiers jours du rassemblement de mai me laisseront du temps à la fois pour travailler notre jeu offensif et pour tenter des choses.»

Le temps aussi pour trouver peut-être cet appelé de la dernière heure qui se muera en homme providentiel, comme Toto Schillaci lorsqu'il avait failli emmener l'Italie sur le toit du monde lors du Mondial 1990. On a le sentiment que seule cette pêche miraculeuse peut permettre à la Suisse de faire aussi bien que lors du dernier Euro, de redevenir une équipe qui fasse vraiment peur. Souvent porté par son instinct durant sa carrière d'entraîneur, Murat Yakin jouera son destin sur un ultime coup de dés.

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