Ancien défenseur de Xamax, Frédéric Page a été promu directeur sportif du club neuchâtelois dès la saison à venir. «Il y a désormais un nouveau cycle qui débute», lâche-t-il.
Frédéric Page, comment recevez-vous cette nomination au poste de directeur sportif?
«C'est un rôle intéressant. Je sens qu'il y a une belle aventure qui commence, sur la lancée de celle qui s'est bâtie après la faillite. Après tout ce qu'on a reconstruit jusqu'à maintenant, il y a désormais un nouveau cycle qui débute. Je me réjouis d'entrer en fonction.»
Quel sera votre cahier des charges?
«Je serai le responsable sportif du club. Comme la mission est de rajeunir le contingent, il y aura un lien direct avec la première équipe, mais surtout aussi avec les moins de 21 ans, sujet sur lequel on recevra bientôt des informations de l'ASF. Il faut mettre une patte et aller de l'avant sur l'aspect sportif et technique, comme on l'a déjà fait ces dernières années.»
Peut-on se décréter club formateur? Comment met-on cela en place?
«Bon, 'club formateur', c'est un statut que le club se donne. On ne doit pas rentrer dans une idée qui dirait que Xamax ne devrait jouer qu'avec des jeunes de 19 ans. Il faut être réaliste aussi, on est dans le monde professionnel. Les résultats vont naturellement compter. Il faut avoir une bonne ossature de joueurs expérimentés qui peuvent guider et aider à former les jeunes avec l'entraîneur. Il faudra surtout trouver le bon mélange et le bon équilibre entre l'expérience et le potentiel.»
Y a-t-il des objectifs qui sont fixés en termes de nombre pour l'intégration de certains jeunes joueurs de la région ces prochaines années?
«Mettre un chiffre ne serait pas correct. C'est le travail au sein de la formation qui va déterminer le nombre de joueurs que l'on va réussir à promouvoir en première équipe. Mais cela dépend beaucoup de la division dans laquelle on va évoluer. En Challenge League, ce ne sera pas plus simple d'intégrer les jeunes, mais ce sera sans doute moins compliqué de les faire jouer qu'en Super League. Il y a donc deux plans qui vont être établis en vue de la saison prochaine.»
Ces deux feuilles de route diffèrent-elles énormément?
«Oui, bien sûr. Pas au niveau de la vision du club. Financièrement, cela ne serait pas pareil. En Super League, il y aurait aussi d'autres exigences. Mais le projet reste le même.»
Comment évaluer la qualité des jeunes au sein du bassin neuchâtelois?
«On ne parle pas que de Neuchâtel, mais de BEJUNE. C'est le partenariat que l'on a depuis des années avec le Jura et Bienne sur la formation des jeunes. Mais il y aura aussi des talents d'autres régions à intégrer. C'est à nous de démontrer qu'il y a une plateforme intéressante pour les jeunes à Xamax en vue de jouer au haut niveau. Mais après, la réalité du terrain dira s'ils sont capables de s'y faire ou non.»
Le président Christian Binggeli a mentionné de nombreuses fois le modèle du FC Thoune. Doit-on vraiment s'y référer?
«Thoune fait un travail remarquable. Mais nous devons vraiment nous concentrer sur Neuchâtel et nous ferons du Neuchâtelois.»
Quelles sont les ambitions sur les deux ou trois prochaines années?
«Parler d'ambitions aujourd'hui ne serait pas juste. On lance un nouveau cycle. Le but est de s'installer en Super League, mais il est compliqué de dire quand. Si on peut se maintenir cette année, ce serait sensationnel. Mais on ne révolutionnera pas tout si on est en Challenge League. Et en travaillant avec des jeunes, on a besoin d'un peu plus de patience.»