La Super League a repris ses droits vendredi soir à huis clos au Stade de Suisse sur fond de coronavirus. Si sur le terrain Young Boys a battu Zurich (3-2), la curiosité se portait aussi sur les mesures sanitaires instaurées par la Swiss Football League. Petit tour d'horizon.
Le niveau de jeu peu impacté
Cinq buts validés, trois réussites annulées! Ce match de reprise entre YB et Zurich (3-2) s'est étonnamment joué sur un rythme soutenu, notamment en première période. Il n'y a ainsi pas eu de rounds d'observation entre les deux formations, lesquelles ont privilégié les offensives.
Agréable à suivre, ce match a offert un grand nombre d'occasions. Quelques erreurs individuelles - à l'image des approximations de David von Ballmoos sur les deux réussites zurichoises - ont logiquement été aperçues du côté de Berne. Si les deux entraîneurs ont certainement apprécié l'intensité mise par les 22 acteurs, ils n'ont dû que très modérément prendre goût aux nombreuses largesses défensives affichées par leur équipe.
Quant à Jean-Pierre Nsame, il n'a pas semblé perturbé par cette longue coupure. Meilleur buteur de la Super League, l'attaquant camerounais a ainsi claqué un triplé mémorable (32e, 81e, 85e). Ces deux derniers goals inscrits en fin de match ont d'ailleurs prouvé qu'il était déjà physiquement au point.
Tout s'entend avec le huis clos
Le semi-confinement imposé en Suisse et les longues semaines sans compétition n'ont pas changé Ludovic Magnin. Dès les premiers instants de la partie, le technicien vaudois a ainsi fait résonner dans les travées du futur Wankdorf ses consignes... et ses reproches envers l'arbitre Sandro Schärer. "C'est la première faute", s'est notamment insurgé en allemand l'entraîneur du FCZ. Comme à son habitude, l'ex-international suisse a donc pleinement vécu son match.
Du côté d'YB - qui alignait une équipe très francophone -, les directives tactiques s'effectuaient la plupart du temps en français entre les joueurs. Plus calme que son homologue zurichois, Gerardo Seoane a tout de même dû régulièrement élever la voix durant la rencontre.
En fin de match, lorsque la tension était à son comble, les coups de gueule se sont succédés sur la pelouse artificielle du Stade de Suisse. A l'image d'Antonio Marchesano, certains acteurs de la partie ont même lâché quelques noms d'oiseau, tous très perceptibles en l'absence de spectateurs.
Les remplaçants... en tribune
Les sept remplaçants bernois et zurichois n'étaient pas présents sur le banc, mais bien en tribune. A l'inverse de ce qu'il se fait notamment en Bundesliga ou en Liga, les joueurs ne portaient toutefois pas de masque. Une distance de deux mètres entre chaque siège était par contre respectée.
A noter qu'en vue de l'enchaînement soutenu des rencontres, la Swiss Football League a autorisé cinq changements par match. Seules trois rocades sont toutefois autorisées (sans compter la mi-temps).
Le travail des journalistes chamboulé
Accréditations limitées, formulaire d'auto-déclaration obligatoire ou encore distanciation sociale à respecter en tribune ainsi qu'en salle de presse: les journalistes ont également dû se plier à certaines règles vendredi au Stade de Suisse. Diffuseur officiel de la Super League, Teleclub a ainsi dû se plier aux nouveaux protocoles imposés par la Swiss Football League.
"Je n'ai malheureusement pas pu bénéficier d'un co-commentateur car il n'y avait pas la place nécessaire pour être deux personnes au poste de commentateur. C'est dommage car un consultant apporte une vraie plus-value à nos téléspectateurs", a regretté Vincent Rigolet, commentateur pour le portail francophone.
Présent en bord de terrain pour récolter les premières impressions des joueurs, son collègue Alain Rohrbach a également dû s'adapter. "Des zones de distanciation sociale ont été mises en place. Nous avons également utilisé deux micros: celui utilisé par l'interviewé a été installé sur une perche et a été recouvert d'un plastique obligatoire, alors que le journaliste a dû conserver son micro tout le temps", a expliqué le reporter de Teleclub.
Un règlement strict qui n'a toutefois pas gâché la joie des représentants de la presse de retrouver les enceintes helvétiques.
L'encadrement masqué et ganté
Malgré le huis clos, plusieurs stadiers étaient mobilisés pour ce match de reprise. L'ensemble du personnel était équipé d'un masque et de gants de protection, tout comme le staff ambulancier mandaté pour le match. Quant aux jeunes ramasseurs de balles, ils portaient uniquement des gants et n'avaient pas pour mission de désinfecter les ballons durant la rencontre.