Il y a 7 ans Il y a 7 ans, l'équipe suisse de hockey brillait à Stockholm

ATS

19.5.2020

Le 19 mai 2013, l'équipe de Suisse écrivait une page majeure de son histoire à Stockholm. En finale du Championnat du monde, la formation de Sean Simpson avait certes perdu 5-1 contre la Suède, mais elle avait montré que c'était possible.

Le souvenir est encore frais chez pas mal de monde. Parce que cela ne fait «que» sept ans que la Suisse a prouvé qu'elle pouvait rivaliser avec les grosses écuries sur le plan international. Coachée par Sean Simpson, l'équipe de Suisse avait réalisé un parcours quasi parfait. Sept matches de poule et sept victoires. Puis des succès en quarts de finale contre les Tchèques (2-1) et en demi-finale contre les Américains (3-0), avant de tomber les armes à la main contre la Suède chez elle.

Au sein des «Simpsons», le suisse-allemand prédominait. Deux Romands seulement dans l'effectif: Thibaut Monnet (aligné un match) et Julien Vauclair, qui formait la première paire de défense avec Mathias Seger. A peine retraité, le Jurassien a repris depuis peu le scouting de Lugano.

Comme le poste n'existait pas, il a fallu partir d'une feuille blanche et les journées du vice-champion du monde sont bien remplies. Quand on lui demande quelle image il garde de cette épopée suédoise, Julien Vauclair n'hésite pas longtemps: «Je me souviens surtout du but de Suri dans la cage vide en demi-finale contre les Etats-Unis, parce qu'on avait gagné quelque chose. La finale, on l'a perdue. On n'avait pas l'impression de gagner l'argent. Ce n'est pas comme une course de ski où tu finis deuxième.»

«On visait une médaille»

De cette campagne de 2013, Julien Vauclair se souvient de l'objectif: «On visait une médaille. J'en avais eu une en M18 et en M20 et une avec l'équipe A complétait bien la chose. A Porrentruy en match amical, j'avais parlé de cet objectif aux journalistes après la rencontre et je n'avais pas franchement été pris au sérieux. Mais c'est vrai qu'on ne l'avait pas crié sur tous les toits.»

Le déclic a eu lieu durant la compétition, au fil de la quinzaine. «Pour le coup, on peut vraiment dire qu'on prenait les matches les uns après les autres, rigole Vauclair. Mais c'est comme ça qu'on a pu avancer. On ne calculait pas et on savait qu'on pouvait battre tout le monde.»

En battant successivement la Suède (3-2), le Canada (3-2 tab) et la République tchèque (5-2), les Suisses avaient lancé leur Mondial sur d'excellentes bases. Les succès face à la Slovénie, le Danemark, la Norvège et le Bélarus devenaient presque logiques après une telle entrée en matière.

Lancé par Ralph Krueger puis confirmé par Sean Simpson, Julien Vauclair a pu apprécier le caractère des deux sélectionneurs. «Krueger avait une approche assez militaire dans sa gestion avec un petit déjeuner à 7h30, se souvient le Jurassien. Pour Simpson, il n'y avait pas de règles, mais il ne fallait pas les enfreindre! Simpson nous laissait jouer et c'était à nous de prendre nos responsabilités. On tournait avec trois lignes de power-play et il regardait qui était le mieux durant le match pour ajuster. Aujourd'hui, c'est davantage codé.»

Si la Suisse a semblé aussi bien dans ses patins, c'est parce que les joueurs avaient eu le droit d'emmener leur famille. «C'était la première fois, raconte l'ancien défenseur de Lugano. Ce n'est pas simple de partir six semaines pour le camp de préparation et pour le Mondial. J'avais rencogné après le Championnat du monde à Québec parce que justement je voulais voir ma famille. Là on pouvait manger ensemble quand on avait un soir de libre et c'était un plus énorme. D'ailleurs mes filles m'en parlent encore.»

Ce satané 3-1

Il y a un autre sujet dont on lui parle encore, il s'agit du 3-1 suédois de la 47e en finale qui a coupé les jambes helvétiques. Vauclair avait perdu le puck et les Scandinaves avaient puni les Suisses. «C'est dur de l'oublier parce qu'on me le rappelle souvent, glisse le Jurassien aux 945 parties de National League. C'est clair que c'est une grosse erreur à ce moment du match. J'avais été coupé au poignet peu avant et plutôt que de patienter j'étais retourné sur la glace. Ce sont des décisions dans le feu de l'action. Il faut apprendre à vivre avec. J'ai eu la chance d'avoir un bon entourage donc cela s'est bien passé, mais c'est vrai que les coachs mentaux n'ont pas franchement aidé. On te dit chaque fois de cesser de penser à ce moment, mais on ne te donne pas les clefs pour arriver à ne plus y penser.»

En 2018 à Copenhague, la Suisse a bien failli venger les «Simpsons». «Cela s'est vraiment joué à rien (réd: aux tirs au but et un succès 3-2 des Suédois), conclut Vauclair. Dommage qu'il y ait eu cette séance d'ailleurs, cela n'aurait pas dû se terminer ainsi. Mais la Suisse gagnera l'or un jour, ce n'est qu'une question de temps.»

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