Mardi soir, les Edmonton Oilers ont annoncé avoir prolongé d'un an le contrat de Gaëtan Haas, soit jusqu'au terme de la saison 2020/21. Le Seelandais, qui vient de se faire enlever une plaque de métal à un doigt, souhaite encore s'améliorer.
Lorsque Gaëtan Haas a signé son premier contrat d'un an avec les Oilers en juillet 2019, il était légitime de se demander s'il avait choisi la bonne franchise. Parce qu'avec des joueurs comme Connor McDavid, Leon Draisaitl et Ryan Nugent-Hopkins devant lui au centre, difficile de prétendre à un rôle offensif dans l'Alberta. Mais le Biennois de 28 ans a travaillé. Dur. Celui qui a joué les sauveurs pour Berne en finale l'an dernier a accepté de faire un pas de retrait pour devenir plus fort et prouver qu'il avait sa place dans la meilleure ligue du monde.
Gaëtan Haas a disputé 58 matches avec Edmonton pour un total de 10 points, dont 5 buts. Des chiffres en recul par rapport à ses stats en Suisse, mais des chiffres qui traduisent aussi le rôle plus défensif et le temps de jeu limité du numéro 91. «En tant que centre, tu te dois de faire ton job défensivement, explique-t-il. Après, je suis moins content de moi sur le plan offensif, il faut que je me lâche davantage mentalement. J'ai envie d'être encore plus utile à l'équipe. Et aussi de jouer plus.»
L'objectif du contrat à un volet
A la question de savoir s'il a progressé, le Biennois propose une jolie formule avec un naturel désarmant: «Je suis moins souvent par terre (rires).» Habitué à lutter aux entraînements face à deux des meilleurs joueurs du monde, il semble évident que Haas a progressé. Et même si rien n'est coulé dans le béton en Amérique du nord, la prolongation de contrat (915'000 dollars), à un volet cette fois-ci et donc garanti quoi qu'il arrive, a de quoi rassurer. «C'était l'objectif d'avoir ce bail one-way, raconte Haas. Cela n'avait pas été possible la première année compte tenu de mon âge, mais là c'est ce qu'on voulait avec mon agent.»
A noter que ce nouveau contrat avec les Oilers fait de Haas un agent libre en 2021. En Amérique du nord, mais aussi en Suisse puisque son bail avec Berne court jusqu'en 2021. Dans un monde régi plus que jamais par l'incertitude, le Biennois se retrouve finalement dans une position moins inconfortable que certains avec un contrat NHL et un contrat en Suisse.
Le chemin de Haas vers la NHL doit inspirer les jeunes. «Il faut qu'ils se disent que c'est possible, ajoute-t-il. Etre drafté, cela ne garantit rien. J'ai toujours choisi l'option de la durée en misant sur la longévité. Je me suis inspiré du parcours de Josi plutôt que de celui d'un Nino Niederreiter ou d'un Sven Bärtschi par exemple qui sont partis très vite dans les ligues juniors canadiennes. J'ai pu affronter des hommes très tôt.»
Se tenir prêt à repartir
Si la Suisse a enterré rapidement l'idée de terminer la saison et de mettre sur pied des play-off, la situation se veut totalement différente en Amérique du nord où chaque semaine amène une nouvelle idée potentielle de finir la saison régulière pour enchaîner sur des séries éliminatoires. La somme des droits TV et le futur gros contrat à signer avec les diffuseurs n'y est pas étranger. La NHL souhaiterait dans l'idéal que les joueurs réintègrent leur équipe d'ici au 1er juin, mais rien n'a été demandé aux athlètes de manière officielle. «On n'a pas beaucoup d'informations de la part du club, confesse Gaëtan Haas. On voit cependant comment ils aimeraient que cela se passe, avec des entraînements par petits groupes en juin. Mais comme la situation évolue jour après jour, ça peut vite changer.»
Passé par l'hôpital pour se faire retirer une plaque de métal au doigt qui avait été martyrisé lors des play-off de l'an dernier, le Biennois s'accorde une convalescence méritée: «Je me réjouissais de l'enlever, l'os a pas mal ramassé. Maintenant il faut que ça cicatrise, mais si on devait rejouer en juillet, je serais prêt.» Prêt et impatient? «Je pense qu'on est tous préparé à ce que la saison reprenne, estime-t-il. Dans ma tête, je me dis qu'il faut la finir. Mais cela ne me stresse pas plus que ça. Je laisse aller les choses. L'essentiel, c'est que les gens autour de moi soient en bonne santé.»