Il y a 7 ans Il y a 7 ans, le rêve de Gottéron prenait fin

ATS

16.4.2020

Le 16 avril 2013, le rêve fribourgeois s’écroulait à l’issue d’une défaite sans appel 5-1 devant 17'000 supporters bernois aux anges. Fribourg Gottéron ne fêterait pas son premier titre de champion de Suisse face à son meilleur ennemi. Histoire d’un échec alors que tous les voyants étaient au vert jusqu’au 5e match de la finale.

Les Fribourgeois assommés après leur défaite à Berne lors du 6e acte de la finale de 2013.
Les Fribourgeois assommés après leur défaite à Berne lors du 6e acte de la finale de 2013.
Keystone

Ce Gottéron-là avec Sprunger, Bykov, Dubé, Heins, Loeffel, Beni Plüss ou Jeannin avait fière allure. L’équipe n’avait-elle pas dominé la qualification avec 99 points au compteur? Après un quart de finale serré contre Bienne (4-3), les joueurs de Hans Kossmann avaient étrillé les Zurich Lions en demi-finales (4-1) avec un Bykov au sommet de son art.

La finale contre Berne déclenche un vent de folie en pays fribourgeois. Les gens sont présents neuf (!) heures avant l’ouverture des caisses pour essayer de trouver un précieux sésame pour la quatrième participation de Gottéron à une finale des play-off. Le club a vécu un terrible coup du sort quelques semaines avant le début des play-off avec la mort subite de son président Laurent Haymoz. «Je crois que les joueurs s’en sont servis pour trouver une motivation supplémentaire», se remémore Hans Kossmann, l’entraîneur fribourgeois du moment.

Mais tout part de travers pour les Fribourgeois, battus 4-1 à domicile lors du premier match de la série finale. Ce soir-là, Tristan Scherwey casse le nez de Beni Plüss. Le Fribourgeois du CP Berne sera suspendu d’abord deux matches puis quatre après un recours de Gottéron.

Heins se blesse contre Mauldin

Les coéquipiers du portier Benjamin Conz ne redressent pas la barre dans la capitale lors du 2e match: défaite 4-3 après un but du futur Fribourgeois Philippe Furrer au début de la 3e période. La révolte débute à l’occasion du 3e acte à St-Léonard. Dans une partie super-serrée, Gottéron arrache la victoire 1-0 grâce à un but de Julien Sprunger à la 48e minute. Mais ce succès est entaché par la perte du capitaine Shawn Heins. Le massif défenseur canadien s’est blessé en entrant en collision avec... son coéquipier Greg Mauldin. Evacué sur une civière, il ne rejouera plus sous les couleurs fribourgeoises.

La finale est parfaitement lancée désormais. Les joueurs de Hans Kossmann doivent alors s’imposer dans la capitale. Ils égalisent dans la série à 2-2 grâce à un succès 3-1 et un doublé de Beni Plüss, qui joue pourtant avec le nez fracturé! Mais les blessures s’accumulent dans les rangs fribourgeois. Dubé, Jeannin, Bykov et Heins sont touchés.

Un 5e décisif

Tout se joue alors dans l’acte no 5. Mais comme dans le triptyque de finales contre Kloten entre 1992 et 1994, Fribourg subit trop de pression. Les coéquipiers de Ngoy tombent à la «maison» 3-2 avec le doublé du Chaux-de-Fonnier Michaël Loichat pour Berne, venu en renfort après avoir disputé presque toute la saison à Bâle en Swiss League. «C’est incroyable que nous n’ayons pas été en prolongation. J’ai le souvenir de deux occasions dans les dernières secondes avec une cage ouverte mais le puck a sauté au dernier moment», se rappelle Kossmann.

Cette défaite a cassé quelque chose dans le moral des Fribourgeois. Pour leur troisième déplacement à Berne, ils sont balayés 5-1. La formation dirigée par Antti Törmänen fête son 13e titre avec un Martin Plüss au sommet de son art. Le frère de Benjamin le Fribourgeois est le guide d’un CP Berne où l’effectif est toujours très riche avec Rüthemann, Bührer, Vermin et le prometteur Bertschy.

Les joueurs fribourgeois resteront longtemps prostrés dans le vestiaire. Interrogé, Julien Sprunger répondra: «Les gars avaient de la peine à enlever le maillot. Je pense qu'on a vécu quelque chose d'extraordinaire. Il y en a parmi nous qui ont fait des carrières de 20 ans et qui nous ont dit qu'ils n'avaient jamais vu une telle ambiance. C'était fantastique. En plus, on a vécu une Coupe Spengler géniale. Une saison quasiment parfaite, en somme. Il ne manquait qu'une chose: le titre.» Il n’y a pas meilleur résumé...

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