NHL La métamorphose de Nico Hischier et des Devils

ATS

14.11.2022 - 09:57

Privés de play-off à neuf reprises sur les dix saisons ayant suivi leur dernière apparition en finale de la Coupe Stanley (2012), les Devils entrevoient le bout du tunnel. La reconstruction s'est transformée en métamorphose pour le capitaine Nico Hischier et ses équipiers, vainqueurs de leurs neuf derniers matches.

Nico Hischier et ses coéquipiers se sont métamorphosés cette saison.
Nico Hischier et ses coéquipiers se sont métamorphosés cette saison.
Keystone

Keystone-SDA, ATS

La saison 2011/12 avait marqué la fin d'une ère, alors que les Devils avaient disputé – et perdu – leur première finale de Coupe Stanley jouée depuis leur troisième sacre en 2003. La légende Martin Brodeur était sur la pente descendante, et les départs de Zach Parise puis de la star Ilya Kovalchuk avaient ôté quasiment toute ambition à la franchise de Newark.

La reconstruction fut lente et parsemée d'embûches. Le hasard l'aura certainement favorisée, avec le gain du 1er choix de draft en 2017 et en 2019 par le biais de la loterie. L'arrivée dans l'effectif de Nico Hischier puis de Jack Hughes, deux centres extrêmement prometteurs aux qualités offensives certaines, aura aussi permis d'attirer à nouveau des joueurs confirmés dans le New Jersey afin d'ajouter les pièces manquantes du puzzle.

Une nouvelle philosophie

Après avoir vainement tenté de recréer devant le gardien américano-suisse Cory Schneider la même assise défensive qu'au temps de Martin Brodeur, les dirigeants des Devils avaient opéré un virage à 180 degrés. Il était temps de privilégier un jeu d'attaque, basé sur la vitesse. Ils ont cru y parvenir avec Taylor Hall à la baguette, mais l'ancien Oiler d'Edmonton est rapidement devenu une monnaie d'échange après la saison qui lui avait valu le titre de MVP et avait permis aux Devils de regoûter aux play-off (2017/18).

Convaincant au côté de Hall pour sa première saison régulière en NHL avec 52 points en 82 matches, Nico Hischier était alors encore un peu tendre pour assumer le rôle de leader qui lui était promis. Des blessures ont réduit à la fois ses apparitions (69 matches en 2018/19, 58 en 2019/20 et 21 en 2020/21) et forcément sa productivité. Tout en mettant à mal la patience des supporters.

Un puzzle qui prend forme

Mais pas celle des dirigeants, même s'ils avaient fini par se séparer du réputé coach John Hynes en décembre 2019 après quatre ans et demi à ce poste. L'arrivée à la barre du très expérimenté Lindy Ruff à l'été 2020 fut pourtant accueillie avec un certain scepticisme, qui ne s'estompe que maintenant. Le technicien canadien fut ainsi conspué alors que son équipe s'apprêtait à concéder sa deuxième défaite en deux matches dans cet exercice 2022/23...

Mais Lindy Ruff avait tout pour bien faire. Engagé quant à lui en janvier 2020, le manager général Tom Fitzgerald a géré à la perfection la dernière intersaison en engageant l'expérimenté attaquant tchèque Ondrej Palat, double vainqueur de la Coupe Stanley avec Tampa Bay, le prometteur gardien Vitek Vanecek ou le solide défenseur John Marino.

En ajoutant les prolongations de contrat du précieux défenseur zurichois Jonas Siegenthaler et du remuant attaquant suédois Jesper Bratt ainsi que l'engagement du spécialiste du jeu de puissance Andrew Brunette comme assistant-coach, le tableau était quasi idyllique. Ne restait plus qu'à espérer que la mayonnaise prenne enfin au sein d'un effectif bâti pour briller.

Une première depuis 2007

Et la mayonnaise a pris. Après ses deux défaites initiales, New Jersey a su très vite imposer le jeu rapide et offensif que ses jeunes attaquants Nico Hischier (17 points jusqu'ici), Jack Hughes (15) et Jesper Bratt (19) rêvaient de pratiquer. Les statistiques en attestent: avec en moyenne 37,1 tirs cadrés par match, les Devils sont la deuxième équipe la plus offensive de la Ligue.

Et, tradition oblige à Newark, l'aspect défensif n'est pas franchement négligé, grâce aussi au remarquable travail d'un Nico Hischier qui montre l'exemple dans ce rôle-là également. Les Devils n'ont ainsi accordé jusqu'ici que 24,4 tirs cadrés par match à leurs adversaires, le total le plus bas de la NHL.

Les résultats sont là. La franchise de Newark affiche un bilan de 12 succès pour 3 défaites après avoir remporté neuf matches consécutifs pour la première fois depuis l'automne... 2007. L'équilibre est néanmoins fragile: gardien présumé titulaire, Mackenzie Blackwood est sur la touche pour plusieurs semaines, tout comme Ondrej Palat. Ces blessures n'ont pour l'heure pas déréglé la belle mécanique. Mais c'est à la fin du bal qu'on paie les musiciens...