Le Championnat de National League, qui débute ce vendredi, annonce une bataille sévère entre ces trois équipes. Un haut de classement dans lequel espèrent bien figurer Bienne, Zurich et Lugano.
Après deux échecs en finale contre Berne (2017 et 2019), les Zougois ont bâti une équipe digne de tous les superlatifs. Leonardo Genoni a quitté la capitale pour s'installer devant la cage de la formation de Suisse centrale, suivi par Gregory Hofmann, de loin le meilleur attaquant helvétique de National League. Vous les associez à un quintette d'étrangers de qualité (Klingberg, Kovar, Lindberg, McIntyre, Thorell) et vous avez là un sérieux candidat au titre.
Le couronnement de l'EVZ animerait un peu l'horizon du hockey helvétique, prisonnier depuis 1998 et l'unique titre zougois d'une domination de Berne, des Zurich Lions et de Davos (chacun six fois) ainsi que de Lugano (trois fois).
Berne et la problématique du gardien
Reste que pour accéder au Graal, les Zougois devront soit se débarrasser de Berne à un moment ou à un autre, soit espérer un faux pas des Ours. Or trois titres lors des quatre derniers Championnats ne paraissent pas avoir rassasié les joueurs de la capitale.
Ceux-ci ont effectué une entrée en matière un brin poussive en Ligue des champions mais ils seront à n'en pas douter là en mars, quand les choses sérieuses commenceront. Il leur faudra digérer le départ de Gaëtan Haas (Edmonton Oilers) et peut-être celui de Tristan Scherwey (invité au camp des Ottawa Senators) que l'engagement de Vincent Praplan ne compenserait pas complètement.
Le problème no 1 dans la capitale reste celui du gardien. Les dirigeants ont décidé de placer leur confiance en Niklas Schlegel, venu des Zurich Lions où on lui a toujours préféré Lukas Flüeler. Même s'il a joué un match du Championnat du monde à Paris en 2017, le Canado-Suisse ne s'est jamais affirmé en National League. L'entraîneur Kari Jalonen devra sans doute faire évoluer son jeu pour protéger encore plus la cage et se prémunir contre toute mauvaise surprise.
LHC - Nouvelle patinoire et public enthousiaste
Entre les ambitions de Zoug et la solidité de Berne, Lausanne entend bien s'immiscer pour troubler le jeu. Les Vaudois avaient été largement dominés par les Zougois en demi-finale la saison dernière (4-1). Ils ont vu la différence avec un candidat au titre. Ils ont alors réagi en étoffant leur effectif.
La venue de l'imposant Tobias Stephan devant la cage est un premier pas vers la consolidation de la défense. L'arrivée du Haut-Valaisan de Davos, Fabian Heldner, en est un autre. Avec l'engagement des deux Canado-Suisses Cody Almond (Genève-Servette) et Josh Jooris (Toronto/AHL), c'est une densification de l'attaque qui devrait permettre aux joueurs de Ville Peltonen de passer au palier supérieur.
A cela s'ajoute aussi l'avantage d'évoluer dès le 24 septembre dans une patinoire flambant neuve. L'équipe va être portée par un public enthousiaste et il est fort probable que les 9300 places seront totalement occupées à plusieurs reprises si la formation vaudoise fait la course en tête.
Bienne prend des risques
Au terme de la qualification la saison dernière, Lausanne avait devancé de trois longueurs Bienne à la troisième place. L'écart devrait encore une fois être mince entre les deux équipes. Les Seelandais ont perdu des joueurs chevronnés comme Maurer, Diem et Pedretti. Ils ont pris un certain risque en les remplaçant par Rathgeb, Cunti et Gustafsson. Si le premier devrait confirmer et apporter un véritable plus au jeu de puissance de Bienne, le rendement des deux autres sera peut-être plus aléatoire.
Derrière ce quatuor, on devrait retrouver Lugano confié à la direction du Finlandais Sami Kapanen, les Zurich Lions en reconstruction après leur échec de la saison dernière (9e) et qui se sont offert les services du coach champion du monde avec la Suède, Rikard Grönborg, ainsi que Fribourg Gottéron.
Christian Dubé a fait table rase dans son contingent d'étrangers. Le power-play sera à n'en pas doute meilleur à St-Léonard que la saison dernière. En défense, Kamerzin remplacera avantageusement Schilt. Avec un Sprunger bien épaulé et un Bykov motivé, les Fribourgeois devraient trouver leur place dans les huit.
GE Servette et un avenir bouché
Cette fois, la page «Chris McSorley entraîneur» semble définitivement tournée aux Vernets. Il faudra bien combler l'aura du Canadien dans un vestiaire où les bouleversements ont été nombreux. Beaucoup d'anciens ont quitté les Grenat comme Bezina (Sierre), Romy (retraite), Rubin (retraite), Almond (Lausanne) et Fransson (Suède). Une place plus importante a été faite aux jeunes joueurs placés sous la direction du formateur Patrick Emond.
Les arrivées de Simon Le Coultre, Roger Karrer et Marco Miranda vont dans le sens d'un rajeunissement et donnent le signe d'un début de cycle. Dans un Championnat où la lutte pour les play-off est impitoyable, le succès immédiat n'est pas assuré. Il faudra peut-être passer par la case «tour contre la relégation» sans tout remettre en question.
Le plus sombre dans l'avenir du club genevois, ce n'est cependant pas le contingent de joueurs mais bien l'absence d'un véritable projet pour une nouvelle patinoire. L'avenir paraît bouché alors que les onze autres clubs disposent ou vont disposer dans un avenir proche d'une enceinte moderne qui permet un développement économique.
Davos: quid du gardien
Club le plus aimé de Suisse, le HC Davos est tombé de son piédestal la saison dernière. Pour la première fois de son histoire, il a manqué la participation aux play-off (11e). La page Arno Del Curto définitivement tournée, les dirigeants ont confié le bateau à Christian Wohlwend, l'entraîneur de la Suisse M20 et assistant de Patrick Fischer chez les «grands». Un choix osé pour un jeune mentor qui sera le seul Suisse avec Luca Cereda (Ambri-Piotta) à ce poste en National League.
Sur les hauteurs grisonnes, le problème du gardien n'est toujours pas résolu. Aux côtés de Van Pottelberghe, Sandro Aeschlimann, venu de Zoug, tentera de confirmer qu'il possède le format de la National League. Samuel Guerra a compensé le départ de Heldner à Lausanne en défense, tandis que la prolongation du contrat d'Enzo Corvi est une une bénédiction pour le club davosien.