Le match le plus long de l'histoire du hockey suisse aura-t-il été également son dernier à la bande ? C'est la crainte que nourrit Chris McSorley !
Eliminé des play-off avec Genève-Servette par le CP Berne le jour de ses 57 ans sur une réussite de Mark Arcobello après 117 minutes et 43 secondes de jeu, Chris McSorley rêvait d'un autre cadeau d'anniversaire. «Tout d'abord, je ne pensais que nous allions jouer le jour de mon anniversaire, s'amuse-t-il. Mais c'est vrai que cette élimination ternit ma fête.»
«Le choix ne m'appartient pas»
Le Canadien ne sait pas s'il aura une nouvelle chance d'aller chercher ce championnat qu'il fut si proche de remporter en 2008 et en 2010. «J'ignore quel sera mon avenir, avoue-t-il. Mes dirigeants doivent arrêter leur choix. Désirent-t-ils que je continue à oeuvrer en tant que coach et en tant que directeur sportif ? Me demanderont-ils de choisir l'une des deux fonctions ? Ou décideront-ils à ma place ?»
Chris McSorley a rappelé au petit matin de cette défaite dans le match VI d'une série qui a épousé un scénario bien improbable à la fois son amour pour Genève et son amour pour le coaching. «J'aime mon job à la bande et j'aime cette ville, dit-il. Si cela ne tient qu'à moi, je continue. Mais encore une fois, le choix ne m'appartient pas.»
Le boss des Vernets est bien conscient qu'il sera très difficile à ses dirigeants de le «sacrifier» après la fin de saison homérique d'une équipe qui a eu presque mille vies. D'une équipe capable de marquer deux buts en l'espace de 16 secondes pour offrir à ses partisans la fin de match la plus folle qu'ils n'auraient jamais imaginé même dans leurs rêves les plus fous.
«Un pas immense»
«Tout le monde nous donnait comme mort une semaine avant la fin de la saison régulière, lâche Chris McSorley. Mais croyez-moi, dans le vestiaire c'était un autre discours qui était tenu. Nous avons réussi un travail magnifique pour amener l'équipe à deux doigts de forcer la plus belle armada du pays à disputer un match VII. Tout le monde sait très bien que nous avons payé cette saison un immense tribut aux blessures. Mais les joueurs ont su faire face, que ce soient les anciens qui sont en fin de carrière ou les jeunes qui frappent à la porte. Je n'ai jamais vu depuis mon arrivée dans ce club une telle implication de la part des joueurs. Le pas que nous avons accompli ces dernières semaines est un pas immense.»
Enfin, Chris McSorley ne serait pas Chris McSorley s'il ne fustigeait pas un arbitrage il est vrai un peu trop alémanique dans les prolongations. «Je remarque que Berne a eu assez vite dans le match ses deux séquences de jeu de puissance pour marquer deux buts. Nous, lorsque ses séquences devaient vraiment nous revenir, les arbitres avaient, je ne sais pas pourquoi, perdu leur sifflet. Ils l'ont cherché dans leurs poches sans le trouver...»