Pour sa 1re ouverture aux journalistes, le vestiaire du LHC ne transpirait pas la joie après le revers concédé 5-3 contre Genève. Mais les Vaudois savent que ce n'est que leur 4e match cette saison.
Dans l'espace ovale et très spacieux du LHC, semblable à ce que l'on peut voir en NHL, certaines mines étaient plus basses que d'autres. On pense notamment à Joël Genazzi, très affecté par cette défaite inaugurale: «Ca fait mal parce qu'on voulait donner un maximum à nos fans et à cette organisation. On voulait rendre tout ce qu'on nous a donné. Le mur de fans est juste incroyable et la déception est grande. On a eu plus d'occasions, mais ils ont été plus opportunistes et nous un peu trop naïfs. Ceci dit, je pense qu'on a quand même bien géré les émotions.»
Si Lausanne s'est montré supérieur à Genève dans le jeu, les Vaudois ont été maladroits. Et la ligne Moy-Emmerton-Almond a été un peu trop seule à se mettre en évidence. Assez discret, Joël Vermin a mis en lumière le jeu très simple des Aigles: «Ils ont un gardien qui joue vraiment bien et surtout ils jouent de manière intelligente. Ils ne vont pas se mettre en danger bêtement, ils n'essaient pas des trucs incroyables. Ils bossent dur en forecheckant et c'est comme ça que tu réussis. Genève a toujours joué simple, mais là je trouve qu'ils attachent un peu plus d'importance à la tactique.»
Le Bernois a reconnu une excitation dans les rangs lausannois, comme si ce premier match était une partie de play-off au niveau de la charge mentale. Mais Ville Peltonen a fait évoluer son système avec des attaquants plus agressifs sur le porteur du puck: «On presse plus mais je trouve qu'on a été un peu trop excité. Le quatrième but en est le parfait exemple. On est au troisième tiers et on ne joue pas de manière intelligente. On doit apprendre à être plus mature par la suite. On a peut-être voulu montrer qu'on pouvait marquer des buts pour le premier match dans cette nouvelle patinoire.»
Dans les rangs servettiens, le conte de fées se poursuit. Et comme un symbole, c'est un ancien de la maison lausannoise qui a offert les trois points à ses couleurs. Un junior que le LHC n'a pas souhaité intégrer à son effectif une fois la période canadienne terminée. «Ca fait quand même un petit truc, reconnaît le défenseur grenat. Oui j'ai joué à Lausanne, oui je connais du monde, mais c'était il y a un petit moment déjà. Mon coeur est à Genève maintenant et ça me fait plaisir d'avoir pu contribuer à cette victoire.»
Y avait-il un petit goût particulier d'inscrire ce but décisif? «Je ne dirais pas que c'est de la rancoeur vis-à-vis de Lausanne, parce que le club a voulu construire son contingent d'une certaine manière et que je pense que Genève est la meilleure place pour moi en ce moment», a conclu l'un des héros de la soirée.