Après une première saison étonnante en NHL, Philipp Kurashev en veut davantage. L'attaquant grison âgé de 21 ans mise sur la constance pour marquer de son empreinte son passage aux Chicago Blackhawks.
Kurashev a su profiter l'an dernier des blessures de plusieurs coéquipiers à Chicago mais aussi de ses bonnes prestations en stage d'entraînement pour s'imposer comme une valeur sûre. Alors qu'il devait initialement jouer essentiellement en AHL, le centre helvético-russe a disputé 54 des 56 rencontres de la saison régulière, marquant 8 buts pour autant d'assists.
Travail de fond
Ce faisant, Kurashev a aussi bénéficié de son passage à Lugano durant l'automne pour travailler «tranquillement» ses fondamentaux. Il avait été prêté au club tessinois en attendant que la saison de NHL démarre, en janvier, après un report dû au Covid.
A Lugano, il a disséqué nombre de vidéos afin de mieux assimiler ses tâches défensives et apprendre à mettre plus de rythme dans son jeu, comme le lui avaient demandé les Blackhawks.
Résultat, le manager de Chicago Stan Bowman et l'entraîneur Jeremy Colliton se sont dits surpris des progrès de leur pépite à son retour de Suisse. Kurashev a été «utilisé» en moyenne 13 minutes par match et souvent aligné en jeu de puissance.
On peut lui reprocher d'avoir manqué de régularité au cours de la saison, mais le staff ne l'a jamais laissé tomber, appréciant en particulier son intelligence de jeu et son goût pour la possession du puck.
L'intéressé pointe sans hésiter sa marge de progression: «Je veux gagner en constance. C'est cependant très difficile de toujours être au sommet de sa forme, avec l'accumulation des matches. Mais la régularité est ce qui distingue les grands joueurs. Je bosse dur pour y arriver», a dit dans un entretien à Keystone-ATS le fils de Konstantin, qui avait fait les beaux jours du Krylya Sovetov de Moscou de 1982 à 1991.
«Pour ma première saison en NHL, c'était pas mal. Mais j'aurais voulu davantage», a ajouté le jeune natif de Davos, qui avait été choisi au 4e tour de la draft 2018 par Chicago.
Bon sang ne saurait mentir
Kurashev bénéficie sans doute de l'expérience de son père (ex-coach assistant d'Arno Del Curto à Davos) mais aussi de son oncle, également ancien joueur devenu entraîneur. «Le hockey occupe une place très importante dans la famille. Le sport, c'est ma vie. Je ne fais que ça depuis tout petit», relève celui qui fut retenu pour la «All-Star Team» des Mondiaux M20 en 2019.
«Quand j'ai besoin de conseils de mon père, il m'aide. Sinon il me laisse tranquille», poursuit Kurashev, attiré depuis très jeune par l'expérience outre-Atlantique. Il avait fait ses débuts sur le Nouveau-Continent en 2016, avec l'équipe juniors des Remparts du Québec. «Je ne peux que recommander cette adresse.»
Pour la nouvelle saison de NHL, tout indique qu'il fera équipe, en deuxième ligne d'attaque, avec Dominik Kubalik et le Canadien Jonathan Toews, le capitaine des Blackhawks, qui fera son retour après une saison blanche pour cause de maladie.
Toews est un crack. Il a soulevé trois fois la Coupe Stanley avec Chicago, en 2010, 2013 et 2015. De cette époque glorieuse, Patrick Kane – ex-pigiste au HC Bienne – avait lui aussi fait partie. Et il est toujours là aujourd'hui avec Chicago.
Interrogé sur les raisons de la longévité de Kane, Kurashev souligne son engagement et sa volonté d'être toujours le meilleur, à l'entraînement comme en match. Un modèle de performance et de constance pour l'espoir suisse.