Dès jeudi, quatre formations de National League, dont Genève-Servette et Bienne, se battront pour les deux dernières places en play-off. Cela s'appelle le play-in et l'inspiration vient de la NBA.
Au revoir les pré-play-off, bonjour le play-in. Les termes changent, les règles aussi. Pendant que le top 6 a droit à douze jours de répit, Lugano, Ambri, Bienne et Genève vont s'affronter pour avoir l'honneur de défier Zurich et Fribourg en quarts de finale.
La formule est la suivante. Les équipes classées 7e et 8e, soit Lugano et Ambri, disputent deux matches aller/retour. Même chose pour Bienne (9e) et Genève (10e). Le premier duel se joue sur soixante minutes, ce qui signifie que le match nul est possible. Si une équipe gagne le premier match, mais perd le deuxième (peu importe le score), se tiendront alors des prolongations à 5 contre 5 à la mort subite.
Une fois cette première étape franchie, le vainqueur du derby tessinois sera qualifié pour les play-off, tandis que le perdant aura une deuxième chance de se qualifier en jouant contre le gagnant de Bienne-Genève selon le même format. Cette formule accorde ainsi davantage d'importance au classement de la saison régulière. Cela veut aussi dire que le perdant du remake de la finale de l'an dernier sera en vacances samedi soir au terme de l'acte II dans le Seeland.
Genève: question de fierté
Pour Genève ou Bienne, cela signifie de toute façon quatre matches de plus pour atteindre les quarts de finale. Comme s'ils devaient passer par un seizième de finale, puis un huitième de finale en amont.
Il est plutôt étonnant de retrouver les deux finalistes en queue de peloton, mais comme le souligne le coach de Bienne Martin Steinegger, «cela prouve le niveau très élevé de notre ligue». Mais si Bienne et Genève doivent se battre pour éventuellement accéder aux play-off, c'est parce que les deux formations n'ont pas su se montrer suffisamment constantes cette saison. Bienne a très mal débuté sous la houlette de Petri Matikainen, alors que Genève a enchaîné les performances en dents de scie.
«On a trop souvent vu un Genève à deux visages, appuie l'entraîneur des Aigles, Jan Cadieux. Un Genève brouillon qui se complique la vie. On n'est pas là où l'on voulait être, mais on n'a pas livré la marchandise.» Cet amer constat doit toutefois être pondéré avec la victoire genevoise en finale de la Champions League. Quand il a fallu se lever, les Grenat ont su le faire au meilleur moment.
Un état d'esprit à répéter dès jeudi. «C'est une question de fierté et de détermination, analyse Jan Cadieux. Que ce soit des play-in ou des play-off, pour moi c'est la même chose. On a deux tours de plus à passer pour le même objectif.» L'objectif, c'est bien entendu la défense du titre de champion, car Genève ne peut penser autrement.
L'avantage pour le GSHC, c'est justement la campagne européenne réussie. «Le point positif, c'est qu'on a l'habitude de ces séries sur deux matches avec la Champions League, précise le coach genevois. On sait ce que c'est et espérons qu'on arrive à prendre cette expérience et à jouer de la même manière que sur la scène européenne.»
Bienne: du bonus
Egalement qualifié pour la Champions League à la faveur de sa deuxième place l'an dernier, Bienne ne débarquera pas dans l'inconnu non plus. Et surtout les Seelandais ont fait le ménage fin février en congédiant Matikainen. Le directeur sportif Martin Steinegger a pris ses responsabilités en reprenant l'équipe avec l'aide d'Anders Olsson. Bienne a relevé la tête lors des trois derniers matches de la saison régulière pour assurer cette place en play-in.
Dans le camp biennois, on a le sentiment que ces matches supplémentaires sont clairement du bonus compte tenu des circonstances. «Tu te bats toute la saison, rien ne fonctionne et en fin de compte, tu te qualifies sur le dernier match, conclut le capitaine seelandais Gaëtan Haas. On verra où l'avenir nous mène.»