La Suisse affronte l'Allemagne en quarts de finale du Championnat du monde jeudi à Ostrava (16h20). Et les hommes de Patrick Fischer vont devoir vaincre leur némésis.
Une impression de déjà-vu. De déjà écrit. Comme en 2021. Comme en 2023. Quand on dit que la Suisse nourrit un complexe face aux cousins germains, ce ne sont pas de vaines paroles. Il faut en effet remonter à 1992 et un quart de finale du Mondial... à Prague pour trouver trace de la dernière victoire suisse dans un match à élimination directe face aux Allemands.de
En 2010, la Suisse s'était inclinée 1-0 à Mannheim sur les terres de la Mannschaft. En 2018, c'était aux JO et un huitième de finale perdu après prolongation (2-1). En 2021 à Riga, c'était aux tirs au but (3-2) et l'an dernier dans la capitale lettone, la Suisse avait perdu 3-1.
Vivre l'instant présent
Une question récurrente demeure, y a-t-il un sentiment de revanche? «Bien sûr que l'on a tous envie de vivre une demi-finale, mais on ne doit pas se lancer avec cet état d'esprit revanchard à vouloir faire des choses qui sortent du système», confie Romain Loeffel. Le défenseur neuchâtelois n'a rien du chat noir, mais il a vécu les trois derniers traumatismes face aux Allemands.
«Il faut savoir vivre dans le moment présent, assure le joueur du CP Berne. Le passé, c'est le passé. On a vraiment grandi en tant qu'équipe durant ce tournoi, on est allé crescendo.» L'une des nouveautés cette année, c'est la présence de Stefan Schwitter, préparateur physique et mental de cette sélection.
«Stefan fait un travail très important pour être dans le moment», précise Patrick Fischer. «C'est une nouvelle année, enchaîne Loeffel. C'est quelque chose que l'on a voulu travailler déjà lors de la préparation. L'un des aspects, c'est aussi de vivre le moment présent mentalement. Le passé ne va rien t'apporter, pareil pour le futur, donc cela ne sert à rien de regarder trop loin. On doit faire face à ça et on n'a pas à craindre ces Allemands.»
Les situations spéciales
Pour briser ce plafond de verre comme en 2013 et en 2018, la Suisse va devoir s'appuyer sur les bonnes choses aperçues durant la phase de poules. Face aux Tchèques, aux Canadiens et aux Finlandais, les joueurs de Patrick Fischer ont offert une performance convaincante à 5 contre 5. Le but de Stransky, d'Innala et ceux des joueurs à la feuille d'érable ont tous été inscrits en supériorité numérique.
Elle peut aussi compter sur son trio magique composé de Roman Josi, Nico Hischier et Kevin Fiala. On l'a vu, lorsque les trois hommes combinent sur le jeu de puissance par exemple, cela débouche souvent sur des buts. En cinq matches, Fiala a trouvé le chemin des filets à six reprises. Mais il faudra faire attention aux pénalités, car si le jeu de puissance helvétique culmine à 32,2% de réussite, celui des Allemands dépasse les 35%.
La défaite, une bonne leçon
«On doit être prêt pour des situations difficiles, prophétise le sélectionneur zougois. On l'a vu dans ce tournoi, on a eu des moments difficiles, mais on n'a jamais implosé. On est resté calme. Il y a peut-être eu juste à la mi-match contre le Canada après la pénalité de cinq minutes contre Fiala où l'on a perdu nos nerfs. C'était une bonne leçon.»
L'année passée, Patrick Fischer avait tenté un pari en envoyant Robert Mayer devant le filet au lieu de Leonardo Genoni. Le portier, champion de Suisse avec Genève quelques semaines plus tôt, avait encaissé un but gag en début de match. Cette fois, le gardien de Zoug a prouvé qu'il n'y avait pas de discussion. Reto Berra s'est loupé contre l'Autriche et Akira Schmid, bien que vainqueur face aux Britanniques et aux Finlandais, n'a pas l'expérience du septuple champion de Suisse. En gros, la Suisse a tout pour bien faire et vaincre enfin le signe allemand.