Les trois derniers quarts de finale des play-off de National League démarrent vendredi à 20h, deux jours après l'entame de la série entre Zurich et Bienne. Opposé à Lausanne, Fribourg doit faire honneur à son statut de favori.
Ce costume n'est pas toujours simple à porter. Qui dit favori dit attentes, ce qui implique forcément qu'on a quelque chose à perdre. Et cette position-là, certains s'en accommodent mieux que d'autres. Etiqueter Zurich favori de son duel face à Bienne ne va pas faire perdre le sommeil au coach Rikard Grönborg. Dire à Dan Tangnes que son club de Zoug, champion en titre, l'est également contre Lugano, n'est pas exagéré.
Arrive le cas de Fribourg, avec ce quart de finale contre Lausanne. Deuxième de la saison régulière, Gottéron a même longtemps trusté la place de leader. Sur les plus de 50 matches joués, les Dragons ont été plus percutants que le LHC. Problème pour les joueurs de Christian Dubé, la fin de saison a mis en lumière quelques lacunes. Les Fribourgeois n'ont pas marqué depuis 199 minutes, et ils ont perdu leurs six derniers matches.
Trois trios qui marquent
Mais tout cela s'est passé il y a déjà dix jours. Depuis, les pensionnaires de St-Léonard ont pu recharger leurs batteries et évacuer les éventuelles pensées négatives qui s'étaient accumulées. Et avant les six défaites, Fribourg avait été convaincant contre Zoug dans le dernier choc de la phase qualificative.
Exceptionnel devant les cages, joueur le plus utile à son équipe, Reto Berra n'a pas connu de creux. Et avec le gardien de la sélection nationale, Fribourg peut voir venir. Mais attention, cela ne signifie pas que les Dragons doivent partir comme des avions et laisser le Zurichois gérer le reste.
Point d'interrogation en début de saison, la défense fribourgeoise a passé le test jusqu'ici. Avec Raphael Diaz, c'est un monstre d'expérience qui s'est ajouté à cette arrière-garde. A ses côtés, Mauro Dufner a progressé. Convoqué par Patrick Fischer lors du Mondial de Copenhague en 2018, Dave Sutter est en train de redevenir une force dans sa zone avec parfois un certain flair offensif.
Devant, justement, ce sont trois lignes qui peuvent marquer: la première avec Mottet, Desharnais et Marchon, la seconde avec Sprunger, Schmid et DiDomenico et la troisième avec Brodin, Walser et Jörg. Le talent est ainsi dilué sur trois trios.
Besoin de plus d'une ligne
Du côté vaudois, Luca Boltshauser a pris l'avantage sur Tobias Stephan devant le filet parce qu'il traverse une période faste. Sur ses cinq derniers matches, le futur portier de Langnau n'a encaissé que deux buts. Il a la main chaude et John Fust aurait tort de s'en priver.
Concernant la défense, les Vaudois sont bien lotis avec Gernat, Marti, Frick, Heldner, Genazzi et Glauser. Mais face à Ambri, certaines relances furent catastrophiques. A corriger. En revanche, les arrières savent assez bien quand appuyer l'attaque, et cette deuxième vague peut rapporter pas mal au LHC.
Pour espérer taquiner Gottéron, les Vaudois devront pouvoir compter sur plus d'une ligne d'attaque. Formée en 2022, la triplette Sekac-Fuchs-Riat carbure au super, mais attention à la flambée des prix de l'essence. Si Fribourg musèle ce trio, d'autres devront prendre le relais.
L'arrivée d'Andy Miele a donné un nouvel impact à la deuxième ligne avec Francis Paré et Bozon, comme l'émergence récente de Ken Jäger – un vrai centre – à la troisième triplette composée encore de Kenins et Bertschy. Et en play-off, on a très souvent besoin des «seconds rôles».
Lugano face au champion
Zoug affronte pour sa part des Luganais en confiance après leur qualification face à Genève. Et l'apport de Chris McSorley derrière le banc en play-off n'est pas à négliger. Les arrivées tardives de Shane Prince et Justin Abdelkader ont amené cette hargne nécessaire dans les séries au sein du contingent tessinois. Et Le retour du gardien Niklas Schlegel a logiquement fait du bien.
Seulement, en face, c'est le champion en titre. La ligne Simion-Kovar-Hofmann n'a pas encore retrouvé son plein potentiel, mais Dan Tangnes saura trouver les mots pour que ses joueurs activent le mode play-off et partent à la défense de leur trophée.
Difficile de donner en revanche un favori entre Rapperswil et Davos. Le coach suédois Stefan Hedlund a admirablement pris la succession de Jeff Tomlinson chez les Lakers. Surprenants demi-finalistes l'an dernier, les St-Gallois ont été remarquables grâce notamment à Roman Cervenka, meilleur compteur du championnat. Mais il y a davantage de talent dans les rangs grisons. La ligne Stransky-Rasmussen-Bromé n'a pas d'équivalent de l'autre côté. Cela suffira-t-il?