Genève-Servette est en vacances après s'être incliné 3-2 après trois prolongations lors du 6e acte des quarts de finale des play-off. Un match débloqué par Mark Arcobello au terme de 117'44 de jeu.
Mark Arcobello a soulagé son club, sa ville et presque tous les spectateurs présents aux Vernets. Le but de la délivrance est tombé en toute fin de troisième prolongation, à la 118e minute, un record dans l'histoire du hockey suisse. Il a fallu un goal consécutif à un lob d'un défenseur bernois mal négocié par la défense genevoise pour qu'Arcobello ajuste la lucarne de Mayer et délivre tout le monde. Tout le monde car même le public grenat devait être content de rentrer à la maison juste avant une heure du matin.
«On a des regrets mais beaucoup de fierté, a lâché Goran Bezina au micro de la RTS. Tout se joue sur un lob et un mauvais rebond dans notre zone. On s'est ajusté tactiquement et on leur a posé des problèmes. On a tout donné. On a fait preuve de courage et d'énergie. Au final, ça s'est joué sur des détails.»
Avant ces trois périodes de prolongation, Genève-Servette avait réussi un nouveau miracle. Imaginez une formation, privée de son meilleur défenseur et menée de deux buts à une minute de la fin du troisième tiers, qui revient au score en seize (!) secondes après avoir rappelé Robert Mayer sur le banc au profit d'un sixième joueur de champ. Imaginez aussi que c'est la quatrième fois en six parties de play-off face à Berne que Genève parvient à le faire. On appelle cela la force de caractère. En parvenant à arracher la huitième place et une participation aux play-off lors d'une dernière semaine de saison régulière complètement folle, les Aigles ont jeté les fondations d'un groupe qui repousse les limites du courage.
Les deux buts en toute fin de troisième tiers sont venus de la crosse des étrangers Wingels et Winnik, suspendus à l'occasion du cinquième acte. Et ces goals étaient parfaitement mérités parce que le GSHC a ennuyé les Ours en mitraillant la cage de Genoni. Et aussi en muselant les meilleurs artificiers adverses.
Que celui qui pense que Chris McSorley n'a pas une touche magique se lève? Il ne devrait pas y avoir énormément de monde debout. On sait que l'Ontarien est un motivateur hors pair, il l'a encore prouvé avec un morceau de bravoure exceptionnel livré par une équipe qui a arraché la page du dictionnaire où l'on trouve le verbe abandonner.
Mais il se peut que le Canadien ne soit plus sur le banc la saison prochaine. Et ça ce serait un sacré vide pour Genève, mais aussi pour le hockey suisse.
Berne de son côté attend son adversaire pour le début des demi-finales mardi. Si Lausanne gagne samedi, les Ours affronteront Bienne. Si c'est Langnau qui s'impose, le SCB se frottera aux Tigres dans un nouveau «Tatzenderby» nettement plus animé que celui du Stade de Suisse début janvier.