Pour atteindre la troisième finale du Championnat du monde de son histoire, la Suisse a livré une performance de groupe très solide. Et Romain Loeffel est évidemment fier de faire partie de cette épopée.
On entend quelques cris provenant du couloir menant à la zone mixte, mais pas d'euphorie. Les joueurs suisses passent devant la presse avec le sourire, mais sans le sentiment du devoir accompli. Parce qu'il reste encore une marche. La dernière, dimanche face à la Tchéquie sur son sol dans une O2 Arena acquise à la cause des locaux.
Mais avant de penser à la finale, les joueurs ont tout de même savouré cette qualification obtenue aux tirs au but, un exercice qui n'a pas forcément convenu aux Suisses par le passé. «On est à 60 minutes de ce qu'on veut depuis toujours, lance Romain Loeffel. C'est magnifique, on a mis tout en oeuvre pour que cela nous arrive. Six ans plus tard, on est de nouveau en finale, maintenant il nous reste le match pour lequel on était venu dès le début. Le chemin actuel est vraiment beau et on va faire en sorte qu'il soit magnifique.»
Genoni a été majestueux
La recette de ce succès acquis dans une ambiance irrespirable depuis l'égalisation canadienne de la 58e? «Tout le monde a bloqué des tirs, analyse le Neuchâtelois. Leo (réd: Genoni) a été majestueux, je ne sais pas d'où il sort ce match!» Et quand il faut jouer à 3 contre 4 pendant la prolongation, comment fait-on pour s'en sortir? «Tu croises les doigts, tu bloques les shoots, tu mets la tête s'il faut, tu mets les dents s'il faut», répond le défenseur du CP Berne.
Et ce qui remplit de joie le numéro 55 de cette équipe de Suisse, c'est de partager cette joie avec ceux qu'il aime: «On ne peut pas rêver mieux avec nos familles qui sont là. Ma femme et mes enfants sont là, mon père est là, mon frère est là, les beaux-frères aussi. De pouvoir faire ça devant eux en sachant qu'ils te regardent, c'est magnifique. On remercie aussi tous ces Suisses qui sont revenus ce week-end alors qu'on sait que le prix des billets n'est pas donné.»
La différence? Le coeur, selon Fischer
Arrivé devant la presse écrite 50 minutes après la fin de la rencontre, Patrick Fischer affichait un sourire malicieux. Sans doute pensait-il aux articles réclamant sa tête après des matches de préparation manqués. «Ce qui a fait la différence? Notre coeur, assène le sélectionneur. On a travaillé très très dur. On a su marquer au bon moment et on a réagi avec calme dans les moments difficiles. Je le dis toujours, le plus dur c'est de jouer sous pression et là il y avait un peu de pression (il sourit).»
Pour aborder cette finale dimanche soir, Patrick Fischer pourra s'appuyer sur huit joueurs présents en 2018 à Copenhague et sur son gardien Leonardo Genoni. Un vrai plus? «Oui, ça aide. Je pense que les Tchèques n'en ont pas beaucoup.» Cela fera au moins un avantage pour la Suisse, car cette finale s'annonce particulièrement ardue face à une patinoire entièrement dévouée à la cause tchèque.