Mercredi, le microcosme du hockey sur glace helvétique a été quelque peu secoué par la nomination de Florence Schelling en tant que directrice sportive du club Champion de Suisse. Première femme à obtenir ce poste exposé, la Zurichoise est impatiente de commencer sa nouvelle vie.
Florence Schelling, lors de l'appel du CP Berne, vous avez tout de suite su que vous vouliez le job ?
«Lorsque j'ai reçu l'appel de Marc Lüthi (le CEO bernois) voici environ deux semaines, j'ai été très, très surprise. Je ne m'attendais pas du tout à cela. Nous avons eu une très bonne conversation au téléphone. Les discussions se sont ensuite poursuivies avec Rolf Bachmann (responsable du secteur de l'exploitation). Nous avons discuté des points importants d'une éventuelle collaboration. Les discussions ont été très positives. J'ai ressenti un soutien et une confiance extrêmes. C'est pourquoi j'ai vite su que j'étais impatiente de relever ce défi.»
Qu'est-ce qui vous attire dans ce travail ? C'est tout de même un grand pas.
«C'est un grand pas, mais je suis une personne ambitieuse et orientée vers un objectif. Le succès de l'équipe passera avant tout. Ces dernières années, j'ai participé à des compétitions internationales. J'ai obtenu mon Master en économie et j'ai mené une carrière tant en Suisse qu’à l'étranger. Tout cela me sera bénéfique dans mon nouveau travail.»
Vous êtes la première femme à occuper un tel poste dans le milieu très macho du hockey sur glace. Quelle importance accordez-vous au fait d'avoir une telle chance ?
«Je suis entrée dans ce monde masculin quand j'avais quatre ans lorsque j'ai commencé le hockey. J'ai joué jusqu'en LNB avec des hommes. Je suis très à l'aise parce que j'ai grandi là-dedans. Je sais comment cela se passe dans ce monde d'hommes. Je vois simplement ça comme un travail pour lequel je vais donner le meilleur de moi-même.»
Mais vous savez qu'en tant que femme, vous serez scrutée davantage ?
«Cela, je ne peux pas le juger. Je ne sais pas comment on me regardera. Ce qui est certain, c'est que lorsque je commencerai la semaine prochaine, il n'y aura que Berne. Je suis une personne très studieuse et qui s'adapte très vite et je vais me mettre au travail avec une immense ardeur.»
Quel est votre type de gestion ?
«Je n'ai que 31 ans, donc je ne peux pas parler d'un type de gestion que j'applique. Cela évoluera au fur et à mesure du travail.»
Berne est une adresse incontournable du hockey européen et suisse. Vous abordez ce job avec respect ?
«Je crois que l'on a toujours du respect quand on commence un nouveau travail, peu importe la nature de ce travail et le nom de l'organisation. Ce serait faux de ne pas montrer de respect. Mais j'affiche une attitude très positive, car je remarque qu'on me témoigne beaucoup de confiance et de soutien.»
Vous vous êtes cassée des vertèbres en février 2019 lors d'un accident de ski et vous commencez votre job à Berne à 50%. Comment vous sentez-vous?
«Je ressens encore quelques douleurs mais je reste en contact étroit avec mes médecins. On observe et le suivi se fait bien. Nous devons procéder étape par étape, mais tout le monde est positif quant à l'évolution. C'est sûr qu'un tel poste va me demander davantage au niveau de mon corps, mais c'est positif. Nous sommes tous persuadés que je pourrai être à 100% dans les prochains mois.»