La Suisse poursuit son parcours sans faute dans le Championnat du monde à Bratislava. Pour leur 3e match, les hommes de Patrick Fischer ont disposé de l'Autriche 4-0.
La Suisse a beau être classée plusieurs rangs devant une nation qui a souvent fait le yo-yo entre la première et la deuxième division, elle n'arrive pas à s'éviter la trouille au ventre contre cette Autriche qui semble savoir comment fermer le jeu face à la sélection à croix blanche. Vainqueurs 3-2 ap à Copenhague l'an dernier et défaits 4-3 tab à Prague en 2015, les Suisses ne gardaient pas des souvenirs impérissables de leurs derniers duels avec l'équipe coachée par Roger Bader.
Alors pour débloquer une situation, rien de tel que d'appeler à la rescousse les meilleurs artisans de l'équipe. Lors du match contre la Lettonie, c'est Hischier qui était allé inscrire le but décisif à trois minutes de la fin. Là, après un premier tiers relativement mou, c'est Fiala qui a bénéficié d'un superbe travail préparatoire d'Hischier pour ouvrir le score d'une reprise instantanée. Cette réussite tombée à 33 secondes de la fin de la période initiale a lancé un moment helvétique bien plus engageant. Seulement, malgré 22 tirs à... 4 au cours du tiers médian, les Suisses ne sont pas parvenus à prendre leurs distances par rapport à de besogneux Autrichiens.
Il a fallu attendre la 54e et un tir puissant de Josi pour valider définitivement un succès qui ne souffre aucune discussion étant donné la différence de niveau entre les deux nations. Les deux derniers buts, tombés en supériorité numérique, ont donné au score des allures plus en phase avec le déroulement du match.
Du mieux aux face-offs
Si l'on regarde une partie comme on attaque un récit, on peut y voir plusieurs petites histoires gravitant autour de la trame principale. Parmi ces histoires parallèles, il fallait scruter le taux de succès aux engagements.
Dérangés par les Lettons dans les cercles de mises en jeu, les Suisses avaient à coeur de faire pencher la statistique en leur faveur. Surtout Christoph Bertschy, martyrisé par les Baltes dans cet exercice avec un 0/9 qui faisait tache. Le Lausannois s'est «racheté» avec un 6/10 après deux tiers tout en amenant cette énergie qui plaît à Fischer.
L'autre question de cette rencontre était bien entendu de voir où Fischer allait placer Sven Andrighetto au sein de l'alignement. Pour intégrer le Zurichois de Colorado, le sélectionneur a fait éclater la ligne Ambühl-Haas-Moser pour composer une triplette Andrighetto-Haas-Scherwey, Bertschy prenant le rôle de Haas au centre d'un quatrième trio avec le Davosien et le Bernois. C'est Noah Rod qui a évolué comme 13e attaquant.
Autre décision surprenante, Fischer a choisi d'inscrire treize attaquants et de sacrifier l'un de ses arrières. Victime malheureuse de ce remaniement: Joël Genazzi. Même si Andrighetto s'est entraîné avec l'équipe et qu'il a annoncé être frais, l'attaquant de l'Avalanche doit encore se mettre dans le rythme. Mais les premiers coups de patin rappellent que l'ancien du Canadien de Montréal possède clairement quelque chose en plus.
La Suisse n'aura pas beaucoup de temps pour récupérer puisqu'elle attaque déjà son quatrième match mercredi à 16h15 contre la Norvège. Une quatrième victoire de rang serait presque synonyme de quarts de finale. Les joueurs pourraient alors s'exprimer avec davantage de liberté.