Cette saison, le HC Lugano se montre convaincant grâce à un nouvel état d'esprit qui privilégie un travail dur et honnête. L'étiquette longtemps portée du «Grande Lugano» tend à perdre de son importance.
Les Tessinois, titrés sept fois entre 1986 et 2006, ont depuis dû rentrer un peu dans le rang. Mais une embellie certaine s'est produite récemment, avec huit victoires consécutives en mars jusqu'à mardi soir et une défaite à domicile contre Lausanne (1-3). Les bianconeri restent néanmoins en lutte pour finir la qualification au 2e rang derrière Zoug, qui caracole en tête.
L'équipe dirigée par Serge Pelletier (55 ans) se repose sur une philosophie de jeu simple, mais difficile à réaliser. «Nous sommes très solides sur le plan défensif et n'offrons pas beaucoup d'occasions à nos adversaires», résume l'entraîneur canadien passé notamment par Fribourg-Gottéron, Zoug et Ambri-Piotta.
Nouvelle mentalité
Le gardien Niklas Schlegel précise: «Nous arrivons à faire juste les choses simples.» Schlegel constitue un bon exemple de la nouvelle mentalité qui règne dans le club tessinois, autrefois surnommé «les millionnaires». La saison dernière, le Zurichois âgé de 26 ans avait tenté l'aventure avec le CP Berne, où il n'a pas su faire oublier Leonardo Genoni.
La sanction a été très rapide. Au milieu du championnat, il a été envoyé à Lugano. Ce changement s'est avéré positif tant pour le gardien que pour son nouvel employeur. Cette saison, Schlegel est le troisième meilleur portier de la ligue, selon les statistiques.
Rester humble
Mais il reste humble. «Le fait que cela marche bien ne tient pas seulement à mon mérite. Tous font leur part. Les défenseurs parlent avec moi, l'entraîneur des gardiens m'aide beaucoup et j'ai en Sandro Zurkirchen un super partenaire pour le poste.»
Etait-ce différent à Berne? Niklas Schlegel ne se laisse pas aller à une réponse provocatrice. «C'est le passé, je ne regarde pas volontiers en arrière. Mon passage à Berne n'a pas été une défaite pour moi, j'ai beaucoup appris.»
Lors du dernier titre des bianconeri en 2006, l'équipe misait surtout sur une force offensive de premier ordre avec des éléments comme Petteri Nummelin, Ville Peltonen, Ryan Gardner, Julien Vauclair ou Sandy Jeannin. Mais le club a dû se serrer un peu la ceinture.
Huit des douze formations de National League ont dans leur effectif un ou plusieurs internationaux médaillés d'argent aux Mondiaux 2018, mais Lugano n'en fait pas partie. L'attaquant vedette Grégory Hofmann, autrefois chez les Tessinois, est parti à Zoug, dont les moyens financiers sont plus élevés.
Se remobiliser
D'autres valeurs sont désormais suivies à Lugano. Peu après la défaite contre le LHC, Serge Pelletier se projetait déjà vers la suite. «Nous voulons gagner nos trois derniers matches», disait-il. Lugano affrontera les Langnau Tigers jeudi. «Il faut déjà se concentrer sur cette rencontre et se remobiliser.»
La recette du retour en forme des Luganais est détaillée par son gardien. «Cela commence derrière. Jouer le puck vers l'avant, de manière simple. Devant, c'est identique. Lancer le puck en direction du but, forcer sa chance. Nous travaillons fort tous les jours pour essayer de ne rien laisser au hasard. On veut gagner grâce à un travail dur et honnête.»
Les play-off diront si cette attitude est couronnée de succès jusqu'au bout. Un duel contre un de ses anciens clubs (Berne, Zurich Lions) ne constituerait rien de spécial pour Schlegel. «A part que, contre Zurich, ma famille pourrait normalement assister aux matches. Mais ce n'est pas possible cette année.» Hélas...