Directeur des équipes nationales, Lars Weibel doit désormais comme beaucoup faire avec le vide du mois de mai après l'annonce de l'IIHF d'annuler le Championnat du monde à Lausanne et Zurich. Il espère toutefois que le tournoi aura bien lieu en mai 2021.
«Quand tu en as la certitude, c'est très décevant.» Pour Lars Weibel, cette annulation n'est pas une surprise. Mais c'est un sentiment similaire à une sortie inattendue en play-off alors que tu es le grand favori. «C'est clair qu'il y a un vide, poursuit-il. On a longtemps bossé dessus, on rêvait de ce Championnat du monde à domicile, on avait des objectifs. Mais c'est bien, maintenant nous pouvons y voir clair.»
L'ancien gardien de Zoug et Lugano notamment ne pense pas qu'à l'équipe nationale masculine, mais à toutes les équipes qui devaient être engagées ce printemps: «Parce qu'il y a toujours l'histoire d'une ou d'un athlète derrière tout ça et cela peut être décisive dans une carrière. Mais il ne fait aucun doute que la protection de la population est une priorité. Nous prenons acte de la décision et nous la soutenons pleinement. Le sport passe au second plan lorsque tu vois ce qui se passe dans notre pays et dans le reste du monde.»
Weibel espère de tout son coeur que la Suisse pourra organiser le Mondial l'an prochain. Le comité d'organisation pourrait faire du copié-collé à quelques détails près. Mais pour cela, il faut avoir l'aval des autres fédérations puisque les cinq prochaines éditions ont été attribuées. La décision finale tombera lors du prochain conseil de l'IIHF qui se tiendra une fois que la pandémie de COVID-19 sera de l'histoire ancienne.
Le directeur des équipes nationales s'est entretenu avec ses homologues d'autres nations pour voir comment ils voyaient la suite. Le double champion de Suisse est clair: «C'est une situation unique pour tout le monde. Nous sommes tous solidaires et nous tenons à nous aider mutuellement. Je vois des signes positifs quant à une solution future.»
Malgré une saison déjà terminée, Lars Weibel ne manque pas de travail: «Il s'agit d'évaluer une situation difficile, de voir les dégâts et quelles conséquences en tirer. Sur le plan financier, c'est clair qu'il y aura des pertes puisque le Mondial assurait 1,5 million de francs à la fédération en tant qu'organisateur. D'un autre côté, certaines annulations de tournois vont permettre d'économiser des frais de voyage chez les juniors par exemple.»
Dans le même temps, il faut regarder de l'avant: «Pour voir ce qui peut être optimisé et changé, histoire d'être prêt quand la normalité sera de retour et que nous pourrons de nouveau jouer au hockey. Mais pour l'heure il faut nous prenions tous nos responsabilités, afin que le pays puisse sortir le plus vite possible de cette crise.»