Le Tribunal arbitral du sport a repoussé à fin avril sa décision dans l'affaire controversée de l'athlète sud-africaine Caster Semenya, qui veut faire invalider un règlement imposé aux athlètes féminines produisant naturellement beaucoup de testostérone. Le TAS l'a annoncé.
A l'issue d'une semaine d'audience en février, le TAS, juridiction suprême en matière sportive, avait annoncé qu'il rendrait sa décision «d'ici au 26 mars». Mais le tribunal qui siège à Lausanne, a annoncé que «depuis l'audience du 18 au 22 février dernier, les parties ont soumis des documents complémentaires et ont convenu de reporter la décision arbitrale jusqu'à la fin avril».
«Aucune date précise n'a encore été fixée», a précisé le TAS dans un communiqué.
Le TAS a examiné durant une semaine le recours de la championne sud-africaine contre le nouveau règlement de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) qui impose aux femmes «hyperandrogènes» de faire baisser, avec des médicaments, leur taux de testostérone pour participer aux épreuves internationales du 400 m au mile (1609 m).
Triple championne du monde (2009, 2011, 2017) et double championne olympique du 800 m (2012, 2016), Caster Semenya assure être «incontestablement une femme» et dénonce des règles destinées, selon elle, à la «ralentir».
Les avocats de la championne sud-africaine ont plaidé pour la tolérance envers les athlètes présentant «des variations génétiques». Ils estiment que le nouveau règlement de la fédération internationale d'athlétisme «tente de manière erronée et douloureuse de régir les caractéristiques sexuelles des athlètes femmes».
De son côté, l'IAAF argumente que si des athlètes avec des différences de développement sexuel (DSD) ont des niveaux de testostérone masculins, il est nécessaire de «préserver l'équité de la compétition féminine» et donc demander à ces athlètes de «réduire leur taux de testostérone avant une compétition internationale».
La Sud-Africaine n'est pas la seule athlète qui pourrait être affectée par ces nouvelles règles, suspendues en attendant la décision du TAS: les médaillées de bronze et d'argent sur 800 m aux JO de Rio en 2016, Francine Niyonsaba (Burundi) et Margaret Wambui (Kenya), ont également été confrontées à des questions sur leur taux de testostérone.