Vendée Globe Alan Roura : «Je repars avec le couteau entre les dents»

ATS

16.10.2024 - 10:06

Alan Roura n'a que 31 ans, mais il entamera déjà son 3e Vendée Globe le 10 novembre aux Sables d'Olonnes. Avec son nouveau bateau, il veut retrouver le plaisir après une 2e expérience compliquée. «Les minutes me semblent interminables, les jours encore plus. J'ai hâte d'être au départ», confie le Genevois, qui a accueilli Keystone-ATS lundi à Lorient.

Alan Roura : «Je repars avec le couteau entre les dents»

Alan Roura : «Je repars avec le couteau entre les dents»

Alan Roura n'a que 31 ans, mais il entamera déjà son troisième Vendée Globe le 10 novembre aux Sables d'Olonnes. «Les minutes me semblent interminables, les jours encore plus. J'ai hâte d'être au départ», confie le Genevois à Keystone-ATS.

16.10.2024

Keystone-SDA, ATS

Devenu en 2016/17 le plus jeune marin à boucler – au 12e rang – la mythique course autour du monde en solitaire, sans escale ni assistance, Alan Roura reste sur une deuxième expérience plus mitigée. «Le Vendée 2020/21 était dur à accepter. Là, je repars avec le couteau entre les dents», lâche-t-il.

«Ce n'est pas une sorte de vengeance personnelle ou de revanche personnelle. J'ai envie de prendre du plaisir, en espérant que tout se passe bien», souligne celui qui avait terminé 17e pour sa deuxième participation après avoir connu différents soucis techniques.

«Tirer le meilleur du bonhomme et du bateau»

«L'objectif, c'est de jouer dans le bon paquet avec les bateaux de ma génération, voire les plus récents», glisse Roura, qui a racheté en 2021 le bateau d'Alex Thomson. «En fait, peu importe le classement, le but est vraiment de tirer le meilleur du bonhomme et du bateau. Et, forcément, de se faire plaisir», poursuit-il.

«Mais j'ai envie d'être dans le match, et je compte tout faire pour y arriver», répète le Genevois, qui a commencé à naviguer son bateau en 2022, «tel qu'il était, sans faire de modifications. Depuis, on a modifié pas mal de choses, notamment à l'avant du bateau. On a modifié aussi les ballasts, le jeu de voiles», précise-t-il.

«Le bateau commence à être un peu plus performant dans toutes les allures. Ca offre une belle prise de confiance en soi, donc c'est chouette. Je suis content du résultat», se réjouit-il. «C'est la première année où le bateau est à 100%, c'est donc la première course pour laquelle il va être à 100%», explique-t-il.

Un perpétuel apprentissage

Confiant, Alan Roura sait néanmoins que son expérience ne lui offre aucune garantie à l'heure d'embarquer pour une aventure de plus de deux mois. «J'essaie d'apprendre, de continuer à évoluer. C'est vrai que ça fait maintenant longtemps que je navigue sur ces bateaux, donc je les connais plutôt bien», souligne-t-il.

«Mais j'ai hâte d'y retourner pour apprendre encore de nouvelles choses. Je pense que c'est ça la magie du Vendée Globe: on n'arrête jamais d'apprendre. Donc on aura toujours plus d'expérience sur le Vendée après un Vendée», assure-t-il avec sagesse.

«L'important, c'est de trouver la fougue du premier Vendée, la petite étincelle qui fait qu'on y va parce qu'on a envie de faire un tour du monde sur ces bateaux. Là, je sais que j'en ai vraiment envie, donc c'est cool», sourit le Genevois.

«Je retrouve plutôt les sensations du premier Vendée, ce qui montre que je suis heureux, que mon bateau et moi allons être performants», assure Roura, pour qui le mental est bien plus important que la résistance physique dans une telle course.

«Il faut travailler sur soi, sur ce qui va se passer sur le bateau, anticiper à terre au maximum. C'est un suivi à l'année entre le mental et le physique», poursuit le Genevois. «On prépare l'état d'esprit, le fonctionnement, la confiance en soi, la visualisation de la course aussi. On se projette en fait sur les premiers jours.»

Déchirement

Alan Roura a hâte d'en découdre, c'est une évidence. Mais il sait que la phase finale de sa préparation sera aussi marquée par les adieux à ses deux jeunes enfants, dont il se séparera après «de petites vacances en famille». Ceux-ci ne seront plus présents à ses côtés lors de la semaine précédant le départ. «C'est mieux mentalement», même si c'est «un déchirement», avoue-t-il.

«La gestion de la dernière semaine avec les enfants n'est pas facile. C'est du temps où on n'est pas dans notre bulle de préparation. Et comme on travaille ensemble avec ma femme sur les projets marins, c'est encore plus compliqué. Ca fait bizarre, parce que c'est long une semaine sans les enfants avant de partir pour presque trois mois. Ca va être long», conclut-il.