Il aurait dû sortir par la grande porte à l'occasion du Tour de Suisse début juin. Aujourd'hui, Michael Albasini (39 ans) ne sait pas s'il pourra mettre fin à sa carrière en franchissant la ligne.
La crise du coronavirus est passée par là. «C'est beau de pouvoir terminer sa carrière en course.» C'est par ces mots que Michael Albasini officialisait en octobre dernier son prochain retrait de la compétition via un communiqué de son équipe australienne Mitchelton-Scott. Il avait choisi le Tour de Suisse pour tirer sa révérence.
Cinq mois plus tard, le monde est sens dessus dessous. Le rêve d'Albasini d'un adieu mérité en course s'est peut-être envolé. Les signes montrent que la boucle nationale pourrait être annulée dès cette semaine.
Celui qui fêtera ses 40 ans en décembre aurait bien aimé disputer son 16e Tour de Suisse. Il y avait effectué ses débuts sous les couleurs de l'équipe italienne Liquigas-Bianchi en 2005 et s'était imposé d'emblée lors de la 5e étape à Altdorf. Il a ajouté deux victoires d'étape en 2009 et 2012. Au total, le Thurgovien a disputé 135 étapes soit onze de moins que le recordman Martin Elmiger. Il a également remporté sept étapes du Tour de Romandie.
«L'incertitude est pénible»
Cette équipier de luxe aux qualités de leader aura peut-être disputé sa dernière course lors de la Clasica de Almeria en Espagne à mi-février. A ce moment-là, au début de sa 18e et dernière saison de professionnel, il se sentait en «bonne forme» et «prêt encore une fois à attaquer».
Désormais, il est dans l'attente. «L'incertitude de savoir si le Tour de Suisse aura lieu ou non, est pénible. J'attends impatiamment que la décision tombe et que je puisse planifier ma préparation», explique-t-il par téléphone à Keystone-ATS.
Pour l'instant, Albasini se tient en forme à son domicile de Gais en Appenzell. «Trouver la motivation pour souffrir à l'entraînement n'est pas simple en ce moment.» Il s'agit pour lui de tenter de conserver sa forme.
Son contrat avec l'équipe Mitchelton sera caduc à la fin du mois de juin. Il avait ensuite agendé un voyage de trois semaines aux Etats-Unis avec sa famille. Toutefois, Albasini se pose la question de savoir s'il ne va pas étirer un peu sa fin de carrière si les courses reprennent en deuxième partie de saison. «Je ne sais pas si ça va dans le sens de l'équipe. Nous n'avons pas encore évoquer le sujet.»
Futur entraîneur ?
A la place de suer sur les routes européennes, ce père de trois garçons passe beaucoup de temps avec sa famille, confinement oblige. Formé au métier de maître du primaire, il peut activement participer à la scolarité de ses enfants. Il en profite aussi pour initier les deux plus âgés à la pratique du vélo...
Albasini dispose également de plus de temps pour préparer son après-carrière. Son but est de rester dans le monde du vélo sous une forme à trouver. C'est pourquoi il a déjà commencé sa formation d'entraîneur et ses cours Jeunesse+Sport. Il confirme qu'il a déjà pris langue avec Swiss Cycling. Il pourrait également rejoindre l'encadrement de l'équipe Mitchelton. Mais prioritairement, il ne veut pas se retrouver sur la route plus de 150 jours par année.