Boxe Cinq médailles tricolores en sursis

ATS

30.9.2021 - 18:36

Keystone-SDA

Cinq des six médailles françaises en boxe lors des JO 2016 de Rio figurent parmi les «combats suspects» de manipulation des arbitres, selon une enquête indépendante. Les titres de Tony Yoka et Estelle Mossely sont notamment concernés.

Le titre d'Estelle Mossely (à gauche) est notamment concerné.
Le titre d'Estelle Mossely (à gauche) est notamment concerné.
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«Nous ne connaîtrons jamais l'étendue réelle du nombre de combats manipulés à Rio», avertit le juriste canadien Richard McLaren, spécialiste des investigations dans le sport. Il a publié un rapport d'étape de 150 pages sur la boxe.

Mais son équipe a confirmé l'existence, soupçonnée depuis des années, d'un «système» de tricherie orchestré au sein de la fédération internationale (AIBA). Elle a identifié par une méthode statistique onze «combats suspects» lors du rendez-vous olympique brésilien.

Parmi ces rencontres entachées d'une possible tricherie, près de la moitié ont abouti à des médailles françaises, à commencer par les finales remportées par Tony Yoka face au Britannique Joe Joyce (+91 kg), et par sa compagne Estelle Mossely contre la Chinoise Junhua Yin (-60 kg).

Y figurent également aussi les succès en demi-finales de Sarah Ourahmoune et Sofiane Oumiha, respectivement médaillés d'argent en -51 kg et -60 kg, et la victoire en quart de finale de Souleymane Cissokho, qui lui a garanti le bronze en -69 kg.

Ces conclusions «seront remises» à l'AIBA, qui «devra déterminer» si ces combats ont effectivement été manipulés et si leur résultat doit être modifié, a indiqué à la presse Richard McLaren, interrogé sur d'éventuelles réattributions de médailles.

Le rapport McLaren n'accuse ni les boxeurs ni leur entourage d'être intervenus directement pour peser sur les combats. Il dévoile un vaste système d'influence piloté au sommet de l'AIBA, alors dirigée par le Taïwanais Ching-Kuo Wu. L'enquête met particulièrement en cause le Français Karim Bouzidi, ex-directeur exécutif de l'AIBA, qui avait été limogé à trois jours de la fin des JO de Rio.