Un vent d'euphorie souffle au sein de la délégation suisse aux Mondiaux de Doha après la médaille de bronze conquise par Mujinga Kambundji sur 200 m. Le relais 4x100 m est forcément le mieux placé pour s'y engouffrer, dans le sillage de sa leader naturelle.
«L'objectif premier, c'est de se hisser en finale, ce qui nous permettrait de nous qualifier pour les JO de Tokyo 2020», explique prudemment Raphaël Monachon, coach de ce relais, qui alignera son carré d'as dès les séries de vendredi (19h40 heure suisse): Ajla Del Ponte, Sarah Atcho, Mujinga Kambundji puis Salomé Kora.
«On devra faire une série propre pour montrer aux autres que nous sommes là et avoir un bon couloir en finale (réd: samedi à 21h05)«, explique une Sarah Atcho résolument optimiste: «On avait un super feeling à Belek (réd: en camp d'entraînement avant ces joutes). Il y avait quelque chose en plus, cette petite étincelle que l'on avait sentie avant la finale des Mondiaux de Londres».
«Un supplément de motivation»
Cinquièmes des Mondiaux 2017 dans la capitale anglaise, les filles en veulent effectivement plus deux ans plus tard. «La médaille de Mujinga nous donne encore plus envie de réussir quelque chose ensemble», souligne Ajla Del Ponte. «Cela apporte certainement un supplément de motivation», abonde Salomé Kora.
Une médaille est-elle envisageable? «On peut y croire. On a les capacités pour y parvenir, on a la tête sur les épaules», répond Sarah Atcho. «On sait ce qu'on doit faire, et on sait comment le faire. Et on a beaucoup d'expérience, car cela fait maintenant trois-quatre ans qu'on travaille ensemble», poursuit la Vaudoise.
«Il faudra être capables de réaliser la course parfaite. Mais nous l'avons déjà fait par le passé, comme à Athletissima (réd: où elles avaient établi en 2018 l'actuel record de Suisse, 42''29) ou aux Mondiaux 2017 (où elles avaient réalisé 42''50, le précédent record national, en séries). Il ne reste plus qu'à», sourit Sarah Atcho.
Kambundji s'est plus investie
Le quatuor de choc de Swiss Athletics évolue actuellement en pleine confiance. Les passages de témoin sont de mieux en mieux huilés. «On a cette tradition en Suisse, on travaille cela depuis 2011 avec Laurent (réd: Meuwly, ex-coach de ce relais) puis moi-même. Cette confiance, elles l'ont en elles. Elles se sentent de mieux en mieux à chaque fois», juge Raphaël Monachon.
Un autre élément pourrait s'avérer déterminant vendredi et, si tout se passe bien, samedi en finale: la plus grande implication de Mujinga Kambundji dans ce relais. «On a fait quelques compromis qui ont notamment permis de renforcer la confiance entre elle et moi. Elle s'est beaucoup plus investie que les années précédentes, ça se ressent», souligne le Jurassien bernois.
«Elle est aussi là pour nous pousser, et je l'ai trouvée bien plus souriante dans nos rassemblements cette saison», confie encore l'ancien hurdleur. «Elle est finalement même venue s'entraîner avec nous à Belek, ce qui n'était pas prévu», lâche pour sa part Sarah Atcho. «On voit dans son implication qu'elle pense qu'on peut réussir quelque chose de grand», conclut-elle.