Dans la course au championnat d'Europe 2021, l'équipe suisse masculine de volleyball s'est, comme en 2019, fait coiffer au poteau. En dépit de l'amertume, les Helvètes peuvent être fiers du chemin parcouru. Contacté par "blue Sports", Jovan Djokic, ailier et pilier de cette équipe, dresse un bilan en demi-teinte.
Depuis l'arrivée de Mario Motta (60 ans) à sa tête en 2017, l'équipe de Suisse masculine de volleyball a fait d'immenses progrès, de quoi gagner 90 places au classement mondial FIVB et se faire reconnaître sur la scène internationale. La Suisse, qui pointe actuellement au 47e rang, s'est en effet confortablement installée dans le top-50 mondial, alors qu'elle occupait il y a quatre ans encore la 137e place.
"Ce staff a révolutionné l'équipe et nous a fait gagner le respect de nos adversaires", se réjouit Jovan Djokic, qui défend depuis maintenant une quinzaine d'années les couleurs de la Suisse. Le Genevois a commencé l'aventure en cadets, avant d'intégrer l'équipe junior, puis l'élite.
Malheureusement, aussi remarquables soient-ils, les progrès effectués par les Helvètes ces dernières années demeurent encore un peu justes pour leur permettre de rallier la phase finale d'une compétition internationale. Cependant, cela ne tient à presque rien, comme en témoigne Jovan Djokic: "Il nous manque peut-être encore un peu de courage et de confiance du fait qu'on a peu d'expérience à ce niveau". En effet, pas un seul joueur suisse n'évolue actuellement dans une ligue étrangère.
Comme en 2019, l'exploit leur passe sous le nez
A l'occasion de la phase retour des éliminatoires de l'Euro 2021 le week-end dernier, les hommes de Mario Motta se sont assuré la deuxième place du groupe E, derrière la Slovaquie, grâce à leurs succès sur la Roumanie (3:2) et l'Albanie (3:1).
Bien que méritoires, ces résultats se sont avérés insuffisants, puisque les Suisses ont terminé ces éliminatoires sixième meilleur second de groupe, alors que seuls les... cinq meilleurs étaient qualifiés pour le championnat d'Europe.
La déception est d'autant plus grande qu'en 2019, la sélection rouge à croix blanche avait connu le même sort, manquant d'un cheveu cette qualification historique et tant convoitée.
"Le dernier jour, certains ont pleuré. On était vraiment tristes d'être passé si près de la qualification. Avec un peu de recul, on réalise que ce qu’on a accompli est juste énorme", savoure l'ailier de 27 ans, pièce maîtresse de cette équipe. Jovan Djokic est d'ailleurs le seul Romand à faire partie du six de base de Mario Motta.
Un fâcheux règlement
Il faut dire que les Helvètes n'ont pas été aidés par le règlement de ce tournoi qualificatif, composé de sept groupes de trois ou quatre équipes. La Suisse faisant partie d'un groupe de quatre, elle a vu ses victoires contre l'Albanie, qui a pris la dernière place du groupe E, tout bonnement écartées pour permettre de déterminer les cinq meilleurs seconds de chaque groupe en comparant leurs résultats selon le même nombre de matchs disputés.
"Même si on est un petit pays et qu'on peut déjà être contents d'y participer, je trouve que la formule n'est sportivement pas équitable. Ce n'est pas normal que dans un même tournoi certaines équipes aient à jouer moins de matches que d'autres. C'est comme si en Formule 1 une écurie avait moins de tours à faire que les autres", regrette le n°93.
Malgré cette nouvelle déconvenue, les volleyeurs suisses ne perdent pas leur objectif de vue. "On veut se qualifier l'été prochain", prévient Jovan Djokic. Il en est certain, cet exploit historique n'est plus qu'une question de temps.