Clémence Calvin a annoncé à l'AFP avoir été suspendue quatre ans par la commission des sanctions de l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) pour s'être soustraite à un contrôle antidopage inopiné à Marrakech le 27 mars dernier. Elle réfute les faits.
«Je fais appel devant le Conseil d'État, j'ai confiance en une vraie justice indépendante», a-t-elle notamment déclaré, jugeant que la commission des sanctions n'était «ni objective ni impartiale» et qualifiant l'audience du 20 novembre, où elle avait comparu toute la journée, à huis clos, de «mascarade».
Son mari et entraîneur Samir Dahmani a écopé de la même durée de suspension, pour avoir fait obstruction en s'interposant entre l'athlète et les contrôleurs, ce qu'il réfute lui aussi.
Figure de proue du fond français, la vice-championne d'Europe 2018 du marathon a fait l'objet d'une procédure de l'AFLD pour s'être soustraite à un contrôle antidopage inopiné, le 27 mars à Marrakech, alors qu'elle se préparait pour le marathon de Paris. Déjà privée des Mondiaux de Doha (27 septembre-6 octobre), elle voit aussi sa participation aux Jeux olympiques de Tokyo l'été prochain s'éloigner.
L'AFLD et l'athlète ont opposé deux versions diamétralement opposées. Selon l'agence antidopage, Calvin a été notifiée dans la rue par les contrôleurs, à qui elle a demandé de les accompagner à pied dans une salle de sport où se trouvait son mari pour lui remettre son enfant. Mais une fois sur place, elle a pris la fuite, Dahmani s'interposant physiquement pour l'aider à s'échapper.
La Française a ensuite toujours réfuté les accusations. Elle a assuré que trois personnes l'avaient abordée dans la rue, sans évoquer un contrôle antidopage, et que l'un d'eux, qu'elle a désigné comme le directeur des contrôles de l'AFLD Damien Ressiot, s'était présenté comme un policier exigeant qu'elle les mène à son mari. Elle avait dénoncé son comportement violent, assurant qu'il avait fait tomber son enfant de deux ans en lui prenant le bras sans ménagement.
Une équipe de Stade 2 avait recueilli le témoignage anonyme du gérant de la salle de sport assurant que Calvin et les contrôleurs y étaient bien passés, ce qui accrédite la version de l'AFLD. Le reportage, diffusé le 28 avril, avait été visionné lors de l'audience le 20 novembre. «Ce reportage, c'était une barbouzerie», a encore dénoncé la marathonienne, qui soutient aussi qu'il y a des «incohérences» entre les témoignages des trois contrôleurs qui s'étaient présentés à elle, même s'ils l'accusent tous les trois d'avoir échappé au contrôle.