La crise liée au COVID-19 a délié la bourse du Parlement en faveur du sport populaire. La Confédération va octroyer 50 millions de francs à des organisations qui ne seront pas tenues de rembourser, mais tout le monde n'y aura pas droit.
Le COVID-19 ne paralyse pas seulement les activités sportives, il met également à mal les associations et leurs finances. Et c'est parfois la faillite qui les attend si aucune aide ne vient stopper l'hémorragie.
Un club de golf perd par exemple 100'000 francs de recettes parce que les joueurs invités ne peuvent plus pratiquer et acheter les cartes journalières. Ce club peut-il revendiquer une aide? Pas pour éponger ses pertes en tous les cas.
Aucun club ne doit disparaître
Le Conseil fédéral et Swiss Olympic ont fixé des critères d'acceptation. L'objectif primordial est le suivant: le sport doit continuer à exister sous la même forme avant et après la crise. En gros, aucun club ne doit disparaître en raison de ce virus. Les 50 millions à fonds perdus doivent être considérés comme une aide d'urgence et non pas comme un instrument pour limiter les pertes.
Un exemple d'organisation menacée et qui pourrait être sauvée par l'injection de cet argent sont les événements récurrents et annuels. En lutte suisse, les six fêtes de montagne se déroulent toujours dans les mêmes lieux historiques. Les associations ne disposent pas des mêmes liquidités. L'annulation d'une étape pourrait mettre en péril l'ensemble de la manifestation. Voici un exemple où l'aide fédérale serait particulièrement utile.
Toute demande doit être adressée à Swiss Olympic. Cette demande s'accompagne d'une transparence au niveau des comptes. Swiss Olympic transmettra ensuite le dossier à l'Office fédéral du sport et une agence d'audit indépendante se chargera de juger la faisabilité du projet. Si tout est en ordre, l'OFSPO débloquera l'argent nécessaire.
Christof Kaufmann, responsable des affaires publiques chez Swiss Olympic, ne s'attend pas à une avalanche de demandes ces prochaines semaines ou ces prochains mois. Les critères de paiement seront définis par l'OFSPO avant la fin de la semaine. Comme les critères seront clairs et catégoriques, la plupart des clubs et associations touchés par la crise du COVID-19, mais dont l'existence n'est pas menacée, s'abstiendront de présenter une demande.
Sport professionnel : des prêts sans intérêts
Le sport professionnel aura aussi droit à 50 millions de francs d'aide. Pas à fonds perdus mais sous la forme de prêts sans intérêts. Après, où s'arrête le sport populaire et où commence le sport professionnel? Comme l'explique Christof Kaufmann, il va s'agit de définir tout ça rapidement et dans le détail au sein de Swiss Olympic et de l'OFSPO.
Il conviendra d'être le plus juste possible. Pour les organisations mixtes, il faudra déterminer de quel côté on se trouve. Kaufmann donne comme exemple le marathon de l'Engadine, annulé cette année. Il est couru par des pros, mais l'immense majorité des participants sont des amateurs. «Nous surveillerons histoire de voir de quel côté la balance penche», prévient Kaufmann.
Le marathon de l'Engadine sera donc classé dans la catégorie des événements populaires. Le Grand Prix de Berne rentre dans la même catégorie. On peut imaginer que les 20 km de Lausanne sont dans le même cas.