L'aviron suisse retrouve également une certaine normalité. Les membres du cadre olympique profitent à nouveau du plan d'eau du Centre national de Sarnen depuis le 12 mai. Ils y ont accueilli les médias une dizaine de jours plus tard.
Tous considèrent 2020, qui sera pour eux quasiment une année de transition en raison de la pandémie de coronavirus, comme une opportunité. Vice-champion du monde 2018 en deux de couple au côté du Lucernois Roman Röosli, Barnabé Delarze y voit une chance de progresser sur le plan physique et de gommer ses points faibles.
«Le but est de devenir de meilleurs athlètes encore l'an prochain», souligne le Vaudois, qui regrette toutefois déjà de ne pas avoir la moindre compétition à l'horizon. «Ca ne fait même pas deux semaines que nous nous entraînons sur l'eau, et nous avons déjà retrouvé un très bon niveau», glisse-t-il.
Les deux coéquipiers, dotés d'une personnalité fort différente, n'ont pas vécu le semi-confinement de la même manière. Alors que les «vrais» rapports sociaux ont cruellement manqué à Roman Röösli, Barnabé Delarze a finalement apprécié ses moments de solitude forcée passés chez lui.
Le Vaudois a constaté des avantages dans l'entraînement individuel, les alternatives pour travailler son endurance étant intéressantes. «J'avais une bonne installation à la maison, et j'ai pu facilement suivre mon programme prévu pour les six premières semaines. Cela m'a beaucoup apporté», assure-t-il.
«Dans une équipe, des compromis sont toujours nécessaires, ce qui n'est pas tout à fait optimal pour chaque personnalité», lâche encore Barnabé Delarze. «J'ai passé deux beaux mois, avec un rythme agréable. Maintenant, je dois réapprendre à me lever tôt, et à me coucher tôt», sourit-il.
Encore des distances à maintenir
Mais qu'on ne s'y méprenne pas. Barnabé Delarze est ravi d'avoir retrouvé son partenaire et de partager à nouveau un entraînement commun sur un plan d'eau. Car c'est en équipe que les deux ambitieux compères iront chercher un podium lors des JO de Tokyo dans un peu plus d'un an.
Mais s'ils s'entraînent à nouveau dans la même embarcation, Barnabé Delarze et Roman Röösli ne peuvent pas (encore) reprendre toutes leurs habitudes. Ils maintiennent ainsi la distance de sécurité nécessaire lorsqu'ils se retrouvent à table. Et chaque rameur ou rameuse présent à Sarnen dort pour l'heure en chambre individuelle.
De toute manière, un retour à la compétition n'est pas pour tout de suite. Les trois manches de la Coupe du monde 2020 ont été annulées depuis bien longtemps, et les Mondiaux prévus en août en Slovénie ont d'ores et déjà été repoussés d'un an. Les Européens de Poznan ont été reprogrammés du 9 au 11 octobre, mais l'incertitude demeure.