Rohan Dennis a conservé son titre de champion du monde du contre-la-montre. L'Australien a écrasé les 54 km du parcours de Harrogate dans le Yorkshire en 1h05'05
Deuxième titre pour Rohan Dennis. L'Australien est resté maître du contre-la-montre aux Mondiaux de cyclisme dans le Yorkshire, mais la menace du jeune belge Remco Evenepoel (19 ans) pointe déjà.
A voir la moue du phénomène belge, dépossédé de la première place à l'arrivée de Dennis, ce n'est qu'une affaire de temps. L'avenir appartient à ce coureur qui n'en finit pas de stupéfier le cyclisme. Champion du monde juniors l'an passé, il est devenu à Harrogate le plus jeune médaillé de l'histoire dans le contre-la-montre des Mondiaux.
Evenepoel, champion d'Europe le mois passé, s'est incliné cette fois face à un rouleur spécialiste, un habitué des Mondiaux que Dennis dispute chaque année depuis sa première année en élite (2013). Au bout des 54 kilomètres, l'écart s'est élevé à 1'08, même si l'Australien s'est visiblement relâché dans le final, la victoire acquise.
«Je suis passé par des moments compliqués»
Le désormais double champion du monde, puisqu'il s'était déjà imposé l'an passé par une marge comparable à Innsbruck, est revenu par la grande porte. Il n'avait plus couru depuis son abandon du Tour de France à la veille du contre-la-montre de Pau, qui avait suscité l'incompréhension jusque dans son équipe Bahrain-Merida.
«Je suis passé par des moments compliqués, il y a eu beaucoup de discussions depuis le Tour», a reconnu Dennis. En conflit avec son employeur, il a disputé le «chrono» des Mondiaux sans l'équipement de son équipe habituelle, à commencer par le vélo. Mais il a tenu à marquer sa solidité mentale, un domaine qu'il dit avoir travaillé durant cette période troublée: «Je voulais montrer que j'aimais toujours mon sport.»
Depuis le Tour, l'ancien détenteur du record de l'heure s'est consacré à l'entraînement. La ligne franchie, il a retrouvé sa compagne et son enfant, avant de monter sur le podium et retrouver Evenepoel, finalement tout sourire, à l'instar du 3e, l'Italien Filippo Ganna.
Vainqueur à la moyenne de 49,778 km/h, l'Australien a été évidemment invité à commenter la performance d'Evenepoel. «J'espère qu'il peut attendre encore quelques années, a-t-il répondu en riant. Mais, en un mot, c'est: impressionnant!»
12e l'an dernier à Innsbruck, le Thurgovien Stefan Küng a terminé 10e à 2'47. Deuxième Suisse en lice, Claudio Imhof a fini loin, au 35e rang. Le Thurgovien souhaitait un top 20, il en est resté à plus de deux minutes.