Européens de Glasgow Desplanches: "Le titre du 200 m 4 nages est dans un coin de ma tête"

ATS

30.7.2018

Il est le plus sûr espoir de médaille romand dans les différents championnats d'Europe organisés à Glasgow, tous sports confondus, et est le seul candidat crédible à un podium côté suisse en natation. Jérémy Desplanches assume ses ambitions. Interview.

Jérémy Desplanches est le seul candidat crédible à un podium côté suisse en natation.
Jérémy Desplanches est le seul candidat crédible à un podium côté suisse en natation.
Keystone

Comment vous sentez-vous physiquement?
"Je me suis mis dans ma bulle depuis un mois. Tout va bien. Je fais attention à tout, je ne prends aucun risque sur le plan physique dans la vie de tous les jours, en ne faisant par exemple plus de vélo. Je fais aussi particulièrement attention à ma nutrition. C'est d'autant plus important avec les grosses chaleurs que nous connaissons. C'est la vigilance absolue, encore plus que d'habitude. Mais il fera une vingtaine de degrés à Glasgow, ce qui sera plus agréable à vivre."

Sur quel(s) aspect(s) avez-vous mis l'accent depuis les championnats de France, où vous avez réalisé votre meilleur chrono de l'année sur 200 m 4 nages le 23 mai (1'57''06), à deux dixièmes de votre record national?
"En fait, il n'y a pas eu de changement dans ma façon de m'entraîner tout au long de la saison. C'est un travail de longue haleine. Il n'y a pas eu d'accent précis. Mon seul but est d'être performant sur les quatre nages à Glasgow, surtout pour le 200 mètres. Les championnats de France n'étaient qu'une étape, le temps avait une importance secondaire. Mais la natation est un sport compliqué à gérer: on peut s'entraîner corps et âme, mais sans avoir la moindre garantie. Un chrono de premier plan te met toujours en confiance, il te montre que tu es sur la bonne voie."

Avez-vous l'impression d'avoir progressé dans toutes les nages cette année?
"Mes progrès sont constants. J'ai signé cette année le meilleur temps de ma carrière dans toutes les nages, sur 100 et sur 200 mètres. Maintenant il faut que tout se mette en place le jour J. Mais j'ai confiance en mes capacités."

La pression monte-t-elle gentiment?
"La pression est montée progressivement depuis le début de la saison. Mon objectif est clair. Mais c'est une situation nouvelle pour moi de viser une médaille. Dans mes grandes compétitions précédentes, je voulais une place en finale. Là, il ne peut y avoir qu'un ou deux concurrents plus rapides que moi. Il y a donc forcément plus de stress."

Vous possédez le deuxième meilleur chrono européen de l'année sur 200 4 nages. La quête du titre est-elle un objectif?
"Quand on fait partie du top 5, tout est possible. Le titre du 200 m 4 nages est dans un coin de ma tête. Mais Philip Heintz (réd: 1'56''67 en 2018) est devant moi dans les listes européennes. Je veux une médaille, mais tous les meilleurs ont le même état d'esprit. Et personne n'a la moindre garantie de réussir."

Vous devrez disputer cinq courses en cinq jours si tout va bien (séries et demi-finales du 200 m 4 nages le 5 août, finale du 200 m le 6, séries et finale du 400 m 4 nages le 9 août). Pensez-vous pouvoir vous permettre de gérer dans les séries afin de vous économiser?
"Oui. C'est ce sur quoi on a travaillé durant toute l'année. J'ai appris à nager contre mes adversaires, et pas seulement contre moi-même en visant un chrono. La stratégie est totalement différente. Je commence à maîtriser cela, et je serai totalement prêt pour les JO de Tokyo 2020."

Quel sera votre objectif sur 400 m 4 nages, discipline dans laquelle vous possédez tout de même le troisième meilleur temps européen de la saison?
"Le 400, c'est une course que je n'apprécie pas vraiment. J'ai des attentes, bien sûr, et ne vais pas cracher dessus si une opportunité se présente. Mais on verra ce que j'aurai encore dans le réservoir après le 200 m 4 nages. Mon objectif principal, c'est le 200. Et je sais que je suis parfois un cadavre quand la pression retombe. Je tiens le coup nerveusement tant que je le peux, et je relâche tout quand l'objectif est atteint. Ca m'est déjà arrivé par le passé, après des séries ou des demi-finales dans lesquelles j'avais réussi ce que je voulais."

Faudra-t-il battre vos records de Suisse pour monter sur le podium?
"Mon but est évidemment d'aller le plus vite possible à Glasgow. Mais on réussit souvent de meilleurs chronos dans les demi-finales, car la tactique prime en finale. Et si j'obtiens une médaille avec un chrono médiocre, ça me va!"

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